BICI-bambou (Masaya 2)
Olivier - Géraldine - Amalia - Esteban - Gaspard - Ludovic
Suisse-Italie
Nous avons eu la chance de pouvoir compter sur
nos proches (même sur celles et ceux qui vivent à
plus de 1'000 km) pour nos 2 dernières semaines
avant le départ. Une fête avec un soleil autant
dehors que dans la tête, avec des émotions qui font
sortir les larmes et de l'aide pour la toute dernière
semaine pour les nettoyages de la maison.
MERCI la famille, les ami-es ! Sans vous, le départ
n'aurait pas eu la même couleur.
Entre la fin de l'école et les préparatifs du départ,
nous avons terminé la veille à 22h30. Pas le temps
de se poser, le lendemain c'est go.
Le départ et quelques tensions
C'est accompagné que nous prenons le départ, une
fois de plus les yeux mouillés d'émotion de quitter
physiquement pour 2 ans celles et ceux qu'on aime
mais c'est un dommage collatéral de notre choix.
MERCI à vous d'avoir été là.
Michel nous accompagne jusqu'à Venise afin de
débuter cette aventure avec nous. François nous
escorte jusqu'à Sâles. Puis c'est au tour de Virgin,
Amandine et Christophe de faire un bout de route
avec nous jusque dans l'Intyamon.
Premières étapes en Suisse
1ère étape, 1er col… les Mosses. Sans
entrainement, sans test sur les vélos… après un
1er souci de roues des charrettes nous atteignons
les Mosses sans trop de tracas. La 1ère nuit, nous
avons la chance d'être accueillis chez Marjorie,
Jérôme, Gladys et Ethan. Un coin paradisiaque,
une vue magnifique sur nos belles montagnes. Une
toute première soirée comme on les aime.
La seconde étape nous mène jusque chez Raph et
Nati à Savièse. Une fois de plus, traverser ces
paysages nous permet de nous rendre compte de
la chance que nous avons de vivre dans un si beau
pays.
Après ces seulement 2 premières étapes, environ
140 km, nous sommes lessivés et contents de
rester 2 nuits et de profiter des lieux. Merci Raph et
Nati.
Nous reprenons ensuite la route vers Brigue. Nous
avons la surprise après Sion de la venue de Gilles
qui nous rattrape pour nous accompagner jusqu'à
Brigue (il restera finalement jusqu'à Vérone :-))
Nous faisons nos aurevoirs avec Raph qui nous a
accompagnés jusque vers Sierre. Il m'offre une
perche à selfie. Moi qui ai toujours trouvé cela
naze, je me retrouve avec un cadeau que je décide
d'adopter (vu que c'est un cadeau de Raph). (Raph,
si jamais, je n'ai pas de prise jack sur mon natel
donc pour l'utiliser on doit mettre le compte à
rebours…).
Les parents d’Olive nous rejoignent à Brigue pour
une dernière soirée ensemble. C'est vraiment top et
on en profite tous. Merci Suzanne et Aloys pour
cette soirée !
Le lendemain, départ pour le col du Simplon:
1'600m de dénivelé qu'on avale assez facilement.
Cette étape n'est cependant pas agréable.
Beaucoup de camions, de bruit dans les tunnels, de
véhicules qui roulent très près de nous… On a
quelques frayeurs. Une fois au sommet, le vent
nous glace et nous enchaînons rapidement pour 25
km de descente.
Première frontière : ITALIA
Nous passons la première frontière pour accéder
en Italie et très vite arrivons au petit village de
Varzo. Une pause à une place de jeu avant de
retrouver Magali et Marie qui nous logent pour la
nuit. Elles nous emmènent souper dans une Osteria
digne de ce nom : des assiettes remplies comme
jamais (de quoi l'emporter sur les pollos fritos con
papas au Pérou niveau quantité). Un vrai délice.
Nous découvrons également le vin rouge en
pression mais on ne va pas trop en parler pour ne
pas froisser nos amis valaisans ;-). Nous repartons
repus pour un moment. Merci Mag et Marie.
Un téléphone de l'hôtel de Brigue nous avertit que
Ludo a oublié du matériel : son ordinateur et sa
tablette, rien que ça ! Il ne s'en était pas rendu
compte, comme quoi la déconnexion est bien là. Sa
maman ira jusqu'à Brigue les récupérer afin de les
déposer à Billens pour que Gilberte, qui nous
rejoindra à Venise, les ramène. Ludo aura besoin
de son ordinateur pour les sessions scolaires mais
nous n'allons pas débuter cela en août.
Nous enchaînons ensuite en direction de Vérone,
toujours avec le plaisir d'avoir Gilles et Michel à nos
côtés. Gilles nous a rejoint avec son vélo et
presque rien d'autre, comme quoi on peut aller loin
sans grand-chose. Michel coache les jeunes niveau
sécurité de la route. Certaines présélections nous
ont quelque peu coupé le souffle…
Olive et moi sommes dans une tension constante.
Tension due à ces derniers mois, entre travail et
préparation. On ne va pas s'en plaindre car c'est
notre décision mais nos compagnons de route en
sont spectateurs et nous en sommes navrés. Tout
s'est enchaîné très rapidement. Une opération
médicale non planifiée me concernant a également
ajouté du stress avant le départ. Nous sommes
partis dans un état pas top. Symptômes divers,
spasmes, sensations d'électricité dans le corps qui
ne parviennent pas à partir. Nous n'avons donc pas
pu tester notre matériel. Les vélos sont
complètement faits maison par Olivier et nous
avançons à tâtons… Le bambou tient bien, d'autres
soucis de réparation font surface mais rien de trop
conséquent pour l'instant.
Arrivés à Vérone, les jeunes doivent choisir chacun
un endroit qu'ils nous ferons découvrir. Il en sera de
même à Venise.
C'est à Vérone que Gilles nous quitte. Sa
compagnie durant ces quelques jours a été très
appréciée. Merci Gilou de nous avoir escorté
jusque-là !
Il ne nous reste plus que 2 étapes avant le 1er
objectif : Venise. Nous arrivons au camping de
Fusina, toujours sous des températures de plus de
30 degrés. Nous sommes chaque jour transpirants,
collants (mélange de crème solaire et de sueurs).
La douche est un des moments les plus appréciés.
A Venise, nous avons le plaisir de retrouver Gilberte
qui est venue rejoindre Michel et qui nous apporte
le matériel de Ludo et des pneus pour la charrette
de Gaspard. En effet, un problème d'axe les a usés
bien trop rapidement et sans son aide nous aurions
été bien empruntés. Merci Gilberte !
C'est à Venise également que prend fin la route de
Michel avec nous à vélo. Nous le retrouverons en
Asie avec les parents à Olive. Bravo papa pour ton
endurance. Aligner 80 km plusieurs jours de suite
sous des températures pareilles n'est pas de tout
repos. Merci pour ton aide, ton coaching et ces
moments passés ensemble.
Embarquement pour la Grèce
C'est en quittant Venise que l'aventure "roots"
débute vraiment, en prenant le ferry qui nous
amène à Igoumenítsa en Grèce. Le ferry a 2h de
retard, nous attendons à l'ombre, sous des
températures de 35 degrés.
15 minutes avant l'embarquement, nous nous
approchons du ferry en plein cagnard. Une dame
sensée guider les voyageurs nous indiquent que
nous passerons en dernier car tous les bagages
des cyclos doivent passer au scan pour la sécurité.
Nous attendons donc 1h en plein soleil. Après cette
attente, elle nous fait entrer dans un bâtiment avec
nos vélos, puis nous demande de reculer car elle
ne voulait faire entrer que Gaspard et sa charrette.
Olive peut donc passer en premier afin que
Gaspard n'ait pas à souffrir plus longtemps de la
chaleur cependant, la dame s'énerve avec les
autres responsables qui lui disent qu'elle nous a dit
faux. Elle persiste et nous demande de passer au
scan, ses collègues se fâchent et le ton se hausse.
Nous sommes tous dans l'incompréhension que les
cyclistes doivent passer au scan alors que les
voitures passent tranquillement à nos côtés sans
aucun contrôle. Nous devons sortir toutes nos
affaires que nous avions enfin méticuleusement
rangées de manière réfléchie. Certains grecs sont
navrés pour nous et s'en excusent. Je demande à
ce qu'Olive puisse nous rejoindre. Elle refuse. Il est
passé de l'autre côté, il ne reviendra pas. Je lui
explique que je ne vais pas pouvoir tout porter, elle
me dit que les enfants doivent collaborer et ne
comprend pas que nous avons chacun 1 vélo et 1
remorque que nous devons détacher, donc nous
sommes obligés de revenir sur nos pas pour
rechercher le matériel. Elle refuse. Après 45
minutes je perds mon sang froid en sortant toutes
les affaires et en haussant quelque peu le ton. Elle
appelle alors un policier pour me calmer mais le
policier est lui aussi navré et rebelotte, la
contrôleuse se dispute avec ses collègues. Ludo
prend le relais en expliquant à la contrôleuse : "If
you collaborate, I collaborate. If you don't
collaborate, I won't collaborate. ". Elle vérifie le sac
des panneaux solaires à 2 reprises, Ludo lui dit que
tout est ok et qu'il ne veut pas qu'elle ouvre plus. Il
reste ferme mais elle fouille tout de même. Une
bandelette anti-drogue est passée dans toutes nos
charrettes et sur tous nos vélos… Puis, nous
sortons enfin pour intégrer le ferry. Un monsieur du
contrôle nous dit que nous sommes des héros
(?!?). Apparemment l'entente avec cette dame et le
reste de l'équipe est délétère. On se met tous à rire.
Une fois dans le ferry, la complexité de notre convoi
nous impose de prendre l'unique ascenseur car ne
nous pouvons pas emprunter les escaliers trop
étroits avec nos charrettes. Il est exclu que nous
laissions notre matériel dans le garage, trop de
risques de ne pas tout retrouver à la sortie.
L'ascenseur est pris d'assaut par la plupart des
voyageurs, même sans bagage. Je patiente près de
50 minutes dans le garage en voyant la porte de
l'ascenseur s'ouvrir avec des personnes qui
passent plusieurs fois devant moi car elles se
trompent d'étage. Et pendant ce temps, je prends
mon mal en patience en respirant les gaz des
camions dans la fournaise de ce garage. Je souris,
seule, et me dit : Ça y est, nous y sommes vraiment
;-)
Nous gagnons enfin notre cabine. Nous posons
toutes nos affaires et regagnons le pont afin de dire
aurevoir à papa et Gilberte. Ça y est, on est parti.
Olive, Gaspard et moi héritons d'une cabine au-
dessus du moteur, bruit et chaleur au rendez-vous
et on en rigole. Pour Ludo, Ama et Este, tout roule.
Levé de soleil
Ludo qui a intégré notre équipe s'est vraiment
fondu dans la masse. Nous avons l'impression qu'il
fait partie de notre famille depuis longue date. Tout
roule, tout est simple, agréable et sans gêne. C'est
le grand frère d'Ama, Este et Gaspard, de manière
très naturelle. On se réjouit pour la suite.