Masaya à vélo bambou
Olivier - Géraldine - Amalia - Esteban - Gaspard

Colombie (1ère partie)

Pedregal Pasto Chachagüí Remolino El Bordo Rosas Popayán Piendamó Santander de Quilichao Calì … à suivre Pedregal • 2 novembre 2023 • 17° 43 km /350m+ Nous y voilà, en Colombie, dans ce pays dont les cyclo-voyageurs nous ont tant dit du bien. Dans ce pays dont Amalia se réjouit depuis si longtemps. Après plus de 3h d'attente à la frontière, nous passons les formalités de douane, exceptée Cuzco qui rentre illégalement car les employés du service agrovétérinaire du côté Équateur sont en férié... Du côté colombien on nous dit qu'on a qu'à passer et qu'il faudra dire à la sortie du pays qu'elle a été adoptée ici... A ver... C'est plus de 1'400m de dénivelé négatif qui nous accueille. On doit s'arrêter de temps en temps pour mouiller nos freins qui fument... Demain, on remontera tout. Nous dépassons ou croisons de nombreux migrants. Certains ont comme objectif le Chili, d'autres remontent vers le Nord. Nous observons que certains restaurants leur donne de la soupe. Nous échangeons avec certains lors du repas du soir que nous partageons avec eux. Nous passons la nuit à l'hostal Moros: chambre quadruple pour les 5 pour 20 CHF, douche glacial, patio intérieur pour les vélos. Pasto • 3 novembre 2023 • 23° 40 km / 1'550m+ Nous débutons avec la montée, corsée. Nous rencontrons en route les Vénézuéliens vus la veille au soir avec qui nous avons partagé le repas. Puis d'autres, seuls ou avec des bébés... Ils sont partis du Vénézuéla pour rejoindre Lima à pied dont certains tronçons en camion (+ de 4'500 km et 40'000m de dénivelé positif), entre 5 et 10h de marche par jour. Sans un sous en poche, sans papiers et en dormant dehors, certains avec des bébés nés en route, ils sont à la recherche d'une vie meilleure. Cette recherche a été un échec étant donné que le Pérou est devenu + restrictif. Ils n'ont d'autres choix que de retourner sur leurs pas et même peut-être devront retourner dans leur pays. Certains vont à Medellín et pensent arriver dans 1 semaine, d'autres vont vers la côte, d'autres encore retournent à Caracas. Quel courage, quelle force ! Nous sommes admiratifs et nous nous sentons à chaque fois bien petits. Presque 8'000'000 de Vénézuéliens ont fui leur pays, la majorité pour la Colombie et le Pérou. Nous en rencontrons plusieurs avec un chien qu'ils ont adopté en route. Leur compagnie leur permet de se sentir accompagnés. Tous ceux que nous rencontrons sont d'une telle gentillesse et nous remercient tellement pour le si peu qu'on leur donne. Et chez nous, en Suisse, les dernières votations renforcent la droite... Lorsque nous arrivons à Pasto, impossible de trouver un logement. Tous les hospedajes, hostals ou hôtels sont plein (les Equatoriens viennent pour le week-end). Les seuls avec une chambre n'ont aucun endroit pour nos vélos. On finit par trouver un appartement pour 40 CHF. Douche chaude pour la plaisir d'Olivier et même une machine à laver ! On se sent moins pouilleux... et on pense à ceux qui dorment dehors. - Don pour les migrants Vénézuéliens Twint au 079 611 39 92 (Gg) (sera transmis entièrement aux nombreux migrants que nous rencontrons) Chachagüí • 5 November 2023 • 24° 27 km / 540m+ 1'110m de dénivelé négative !! Nous remonterons encore plus que cela demain... Selon les Colombiens rencontrés ici et dans les pays traversés auparavant, nous sommes dans la zone "rouge", considérée comme la plus dangereuse et sensible, et cela jusqu'à Cali y compris. Pour l'instant, toutes les rencontres sont positives et nous n'avons pas cette impression. Certains nous disent être étonnés de voir des étrangers par ici et entament la discussion. Nous rencontrons de nombreux cyclistes locaux avec des vélos de marque. --- Un immense merci à toutes les personnes qui ont déjà versé un don pour les migrants. �� Chaque goutte d'eau compte est leur permet d'avoir du répit dans leur parcours. - Don pour les migrants Vénézuéliens Twint au 079 611 39 92 (Gg) (sera transmis entièrement aux nombreux migrants que nous rencontrons) Remolino • 6 novembre 2023 • 22° 43 km / 550m+ - 1'270m- ! La Colombie est verte ! Et c'est droit-haut, droit-bas... La 1ère portion, pura bajada, est époustouflante. Jolie étape. Ama et Este prennent le devant et ne nous attendent pas. On leur avait pourtant dit que malgré que tout va bien, mieux vaut jouer la carte prudence et rester groupés. On les retrouvera au milieu de la montée, stoppés par des policiers, un camion renversé sur la route... Notre sang se fige un instant jusqu'à ce qu'on les aperçoive rigoler avec les policiers qui les filment. Le camion s'est renversé durant la nuit (le chauffeur va bien, il est à l'hôpital de Chachagüi). Nous terminons à 550m d'altitude, la différence de température est flagrante. Les Colombiens se réunissent dans les piscines du village car c'est un jour férié. On se rend dans l'hostal le + populaire (El balcon Valery, 5 CHF par personne). Musique à fond, tout le monde chante, ambiance locale. Un gars bien éméché nous tend un verre de rhum en nous disant que c'est pour souhaiter la bienvenue et qu'on ne peut pas refuser. On doit tous s'exécuter (sauf Gasp bien entendu). Le soir, durant le souper, le gars a vidé 2 bouteilles depuis et vient vers nous. Il nous dit que Cuzco est son chien à partir de maintenant. Il la veut elle. Je lui répond en rigolant qu'il faudra payer cher pour l'avoir... Ce a quoi il répond qu'il est prêt à payer très cher, mais lui ne rigole pas. L'ambiance tourne rapidement. On lui dit gentiment qu'elle n'est pas à vendre, quel que soit le prix, qu'il y a plein de chiens abandonnés et qu'il lui sera facile d'en trouver un. Rien à faire, il rétorque qu'il a un fils et que c'est ce chien là point barre, et il ne rigole vraiment pas. Il dit que c'est ainsi, Cuzco est à lui maintenant et que si on n'est pas ok, il usera de tout le pouvoir qu'il a en Colombie et que où que l'on soit, il viendra nous chercher...(il ne rigole toujours vraiment pas...). Il nous dit encore : "On parie que je dis vrai ?" Ça nous fait assez penser à un colombien tout-puissant d'une série Netflix... même attitude (Perro o plomo ??). Un travailleur de l'hostal nous dit de mettre Cuzco dans notre chambre car le gars n'est pas net... Le patron de l'hostal arrive et le calme. Le gars lui dit qu'il est prêt à payer cher. Il reviendra une dizaine de minutes plus tard nous dire qu'il ne veut plus le chien (le patron le lui a demandé), avec un regard noir. On écourte la discussion. On avertira tout de même un ami (et non les grands-parents pour ne pas induire du stress inutile) de la situation et de notre tracé du lendemain... au cas où le gars a le pouvoir qu'il prétend. @Brice : on ne sait pas pourquoi on pense à toi dans ces moments-là... On aurait mieux fait d'aligner les km autant que toi sur cette portion... El Bordo • 7 novembre 2023 • 27° 77 km / 1'400m+ / 1'030m- La chaleur intense nous fait suer, la dernière montée également. On ne se sent pas en insécurité. On a même fait une pause au bord de la route exactement où il y avait un point noté "Very dangerous spot" sur IOverlander (je voulais m'arrêter avant et on était + loin que ce que je pensais). On reste tout de même groupé. Une quantité folle de mangues pourrissent sur le bord de la route. On en a en jus pour midi (des fraîches...). Jusqu'à présent, la plupart des personnes rencontrées sont moins chaleureuses que dans les pays voisins. Le repas nous est servi sans sourire (à nos voisins de table également), comme s'ils n'avaient pas envie d'avoir du monde. Les échanges sont très courts. Rosas • 8 novembre 2023 • 28° 42km / 1'260m+ et 540m- Aujourd'hui, c'est du manjar et des friandises à la pâte de cacahuète que l'on trouve au bord de la route. La dernière montée est corsée. Heureusement, la route qui s'est effondrée quelques mois auparavant est en reconstruction. Ce faisant, une seule voie est utilisable à la fois. Pour les véhicules, cela peut engendrer jusqu'à 4h d'attente... Pour nous, aucun véhicule sur notre voie pour toute la montée. On peut lâcher Cuzco. Les personnes rencontrées sont + sympas, on échange à nouveau plus facilement. On dort dans une pension d'une gentille famille (Fakeal), où les camionneurs s'arrêtent pour passer la nuit. 4 CHF par personne. De nombreuses disparitions sont recensées ces derniers temps dans le coin, dont un jeune il y a 4 jours à cet endroit même. Popayán • 9 novembre 2023 • 22° 41 km / 1'000m+ et 970m- Début de matinée avec une belle descente que l'on remonte entièrement derrière. Cette fois, les camions nous dépassent, c'est clairement moins agréable. Aujourd'hui c'est une étape bordée d'oranges. Les femmes qui habitent au bord de la route se sont regroupées pour promouvoir le commerce local. Chaque habitation ou presque vend des jus frais pressés. On s'arrête pour s'en délecter. Il y a ³même la possibilité d'ajouter de la poudre pour le cerveau... ou pour d'autres performances, on vous laisse regarder la photo pour + de détails. Nous arrivons à Popayán, la Ciudad Blanca del Sur. Animée autant la journée que le soir, nous passons du temps sur la Plaza. La ville est réputée pour y avoir tout le temps de la pluie, on doit avoir de la chance car pour nous c'est beau temps. Piendamó • 12 novembre 2023 • 22° 36 km / 650m+ et 610m- Miguel 31 ans : se dirige vers la côte, Carthagène, pour revoir son petit garçon qu'il a quitté pour tenter de trouver du travail au Chili afin de garantir son avenir. Espère pouvoir ensuite aller aux USA car là-bas, dit-il, les conditions d'accueil des Vénézuéliens sont bien meilleures. (On en doute fort.) Il n'a pas de passeport. Il va fêter son anniversaire sur la route dans 2 semaines. Rosana 25 ans et Daniel 20 ans : après avoir tenté leur chance à Lima, se dirigent vers Bogotá pour trouver du travail. Ils nous expliquent que lorsqu'ils font du stop, les véhicules souvent ralentissent et lorsqu'ils aperçoivent leurs sacs à dos, mettent un coup d'accélérateur pour ne pas les prendre. Les bus les font monter que s'ils agitent un billet. Les camions... ça dépend. Des heures et des heures à marcher. On les reconnaît facilement : vieux sac à dos, vêtements sales et en mauvais état et claquettes aux pieds ! Fuerza ! --- Un immense merci à toutes les personnes qui ont déjà versé un don pour les migrants. Chaque goutte d'eau compte est leur permet d'avoir du répit dans leur parcours. - Don pour les migrants Vénézuéliens Twint au 079 611 39 92 (Gg) (sera transmis entièrement aux nombreux migrants que nous rencontrons) Santander de Quilichao • 13 novembre 2023 • 29° 49 km / 670m+ et 1'390m- Sacré dénivelé négatif ! La chaleur se ressent à nouveau fortement. Jolie petite route pour débuter. Cuzco nous protège de hordes de chiens et parfois elle doit courir très vite... On s'est retrouvé, dans un endroit perdu, entouré d'une dizaine de chiens qui n'ont visiblement pas l'habitude de voir du monde et qui ont décidé de clairement protéger leur territoire. Les locaux sont venus à notre rescousse en leur balançant des claquettes et en gesticulant des balais. Merci à eux. D'autres se baladent à avec un veau sur leur moto... Certains endroits de terre glaise bien glissante nous laissent gérer le poids de nos vélos à la descente... Demain, dernière étape pour rejoindre Cali, capitale de la salsa et connue par son passé lié à son cartel de narcotraficants. C'est là que nous retrouverons de nos amis. Cali • 14 novembre 2023 • 31° 56 km / 430m+ et 490m- Nous rencontrons de nombreux groupes de migrants, dont une famille avec 3 enfants. Grâce à votre aide, la maman a fondu en larmes lorsque nous sommes venus leur donner de quoi respirer un peu. Avant d'entrer dans la ville, nous prenons un petit chemin de traverse et nous nous arrêtons dans un petit boui-boui perdu comme on les aime. La serveuse reçoit un téléphone... pour nous ! Un gars nous recherche et veut nous voir. On ne comprend rien, la serveuse non plus. Il s'avère qu'il travaille comme garde dans une université proche de là. Il nous a vu via les caméras de vidéo surveillance. Il veut nous rencontrer car il souhaite partir découvrir le monde à moto. Nous le retrouverons le lendemain (il nous montrera la vidéo de surveillance de l'université donnant sur la 4 voies que l'on traverse et où l'on est à contre-sens sur quelques mètres pour trouver une piste bien moins fréquentée et plus sécurisée...) Comme à chaque arrivée dans les plus grandes villes d'un pays, les axes sont très fréquentés. Nous trouvons une petite route puis, une incroyable piste cyclable. Magnifique, large, avec de majestueux arbres. C'est beau de traverser des villes ainsi. Merci aux concepteurs ! Cali la caliente. Capitale de la salsa. Longtemps sous la coupe du cartel de narcos qui n'avait rien à envier niveau violence à celui de Medellín d'un certain Pablo. Nous logeons dans le quartier bohème de San Antonio. Nous apprécions son calme et son parc où nous rencontrons les habitants avec qui nous passons de bons moments, beaucoup de rires. Le fameux anniversaire des 15 ans des jeunes filles (passage de la vie de fillette à jeune fille) est immortalisé en photo dans le parc. Après 27'910m de dénivelé positif depuis le nord du Pérou, nous laissons les vélos quelque temps pour passer du temps avec nos amis Nath et Christophe. Ils arrivent les mains remplies de délices suisses dont on se régalera à la reprise de la route à vélo. Merci papa, Suzanne, Vero, Ludo ! .
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Pedregal Pasto Chachagüí Remolino El Bordo Rosas Popayán Piendamó Santander de Quilichao Calì … à suivre Pedregal • 2 novembre 2023 • 17° 43 km /350m+ Nous y voilà, en Colombie, dans ce pays dont les cyclo- voyageurs nous ont tant dit du bien. Dans ce pays dont Amalia se réjouit depuis si longtemps. Après plus de 3h d'attente à la frontière, nous passons les formalités de douane, exceptée Cuzco qui rentre illégalement car les employés du service agrovétérinaire du côté Équateur sont en férié... Du côté colombien on nous dit qu'on a qu'à passer et qu'il faudra dire à la sortie du pays qu'elle a été adoptée ici... A ver... C'est plus de 1'400m de dénivelé négatif qui nous accueille. On doit s'arrêter de temps en temps pour mouiller nos freins qui fument... Demain, on remontera tout. Nous dépassons ou croisons de nombreux migrants. Certains ont comme objectif le Chili, d'autres remontent vers le Nord. Nous observons que certains restaurants leur donne de la soupe. Nous échangeons avec certains lors du repas du soir que nous partageons avec eux. Nous passons la nuit à l'hostal Moros: chambre quadruple pour les 5 pour 20 CHF, douche glacial, patio intérieur pour les vélos. Pasto • 3 novembre 2023 • 23° 40 km / 1'550m+ Nous débutons avec la montée, corsée. Nous rencontrons en route les Vénézuéliens vus la veille au soir avec qui nous avons partagé le repas. Puis d'autres, seuls ou avec des bébés... Ils sont partis du Vénézuéla pour rejoindre Lima à pied dont certains tronçons en camion (+ de 4'500 km et 40'000m de dénivelé positif), entre 5 et 10h de marche par jour. Sans un sous en poche, sans papiers et en dormant dehors, certains avec des bébés nés en route, ils sont à la recherche d'une vie meilleure. Cette recherche a été un échec étant donné que le Pérou est devenu + restrictif. Ils n'ont d'autres choix que de retourner sur leurs pas et même peut-être devront retourner dans leur pays. Certains vont à Medellín et pensent arriver dans 1 semaine, d'autres vont vers la côte, d'autres encore retournent à Caracas. Quel courage, quelle force ! Nous sommes admiratifs et nous nous sentons à chaque fois bien petits. Presque 8'000'000 de Vénézuéliens ont fui leur pays, la majorité pour la Colombie et le Pérou. Nous en rencontrons plusieurs avec un chien qu'ils ont adopté en route. Leur compagnie leur permet de se sentir accompagnés. Tous ceux que nous rencontrons sont d'une telle gentillesse et nous remercient tellement pour le si peu qu'on leur donne. Et chez nous, en Suisse, les dernières votations renforcent la droite... Lorsque nous arrivons à Pasto, impossible de trouver un logement. Tous les hospedajes, hostals ou hôtels sont plein (les Equatoriens viennent pour le week-end). Les seuls avec une chambre n'ont aucun endroit pour nos vélos. On finit par trouver un appartement pour 40 CHF. Douche chaude pour la plaisir d'Olivier et même une machine à laver ! On se sent moins pouilleux... et on pense à ceux qui dorment dehors. - Don pour les migrants Vénézuéliens Twint au 079 611 39 92 (Gg) (sera transmis entièrement aux nombreux migrants que nous rencontrons) Chachagüí • 5 November 2023 • 24° 27 km / 540m+ 1'110m de dénivelé négative !! Nous remonterons encore plus que cela demain... Selon les Colombiens rencontrés ici et dans les pays traversés auparavant, nous sommes dans la zone "rouge", considérée comme la plus dangereuse et sensible, et cela jusqu'à Cali y compris. Pour l'instant, toutes les rencontres sont positives et nous n'avons pas cette impression. Certains nous disent être étonnés de voir des étrangers par ici et entament la discussion. Nous rencontrons de nombreux cyclistes locaux avec des vélos de marque. --- Un immense merci à toutes les personnes qui ont déjà versé un don pour les migrants. Chaque goutte d'eau compte est leur permet d'avoir du répit dans leur parcours. - Don pour les migrants Vénézuéliens Twint au 079 611 39 92 (Gg) (sera transmis entièrement aux nombreux migrants que nous rencontrons) Remolino • 6 novembre 2023 • 22° 43 km / 550m+ - 1'270m- ! La Colombie est verte ! Et c'est droit-haut, droit-bas... La 1ère portion, pura bajada, est époustouflante. Jolie étape. Ama et Este prennent le devant et ne nous attendent pas. On leur avait pourtant dit que malgré que tout va bien, mieux vaut jouer la carte prudence et rester groupés. On les retrouvera au milieu de la montée, stoppés par des policiers, un camion renversé sur la route... Notre sang se fige un instant jusqu'à ce qu'on les aperçoive rigoler avec les policiers qui les filment. Le camion s'est renversé durant la nuit (le chauffeur va bien, il est à l'hôpital de Chachagüi). Nous terminons à 550m d'altitude, la différence de température est flagrante. Les Colombiens se réunissent dans les piscines du village car c'est un jour férié. On se rend dans l'hostal le + populaire (El balcon Valery, 5 CHF par personne). Musique à fond, tout le monde chante, ambiance locale. Un gars bien éméché nous tend un verre de rhum en nous disant que c'est pour souhaiter la bienvenue et qu'on ne peut pas refuser. On doit tous s'exécuter (sauf Gasp bien entendu). Le soir, durant le souper, le gars a vidé 2 bouteilles depuis et vient vers nous. Il nous dit que Cuzco est son chien à partir de maintenant. Il la veut elle. Je lui répond en rigolant qu'il faudra payer cher pour l'avoir... Ce a quoi il répond qu'il est prêt à payer très cher, mais lui ne rigole pas. L'ambiance tourne rapidement. On lui dit gentiment qu'elle n'est pas à vendre, quel que soit le prix, qu'il y a plein de chiens abandonnés et qu'il lui sera facile d'en trouver un. Rien à faire, il rétorque qu'il a un fils et que c'est ce chien là point barre, et il ne rigole vraiment pas. Il dit que c'est ainsi, Cuzco est à lui maintenant et que si on n'est pas ok, il usera de tout le pouvoir qu'il a en Colombie et que où que l'on soit, il viendra nous chercher...(il ne rigole toujours vraiment pas...). Il nous dit encore : "On parie que je dis vrai ?" Ça nous fait assez penser à un colombien tout-puissant d'une série Netflix... même attitude (Perro o plomo ??). Un travailleur de l'hostal nous dit de mettre Cuzco dans notre chambre car le gars n'est pas net... Le patron de l'hostal arrive et le calme. Le gars lui dit qu'il est prêt à payer cher. Il reviendra une dizaine de minutes plus tard nous dire qu'il ne veut plus le chien (le patron le lui a demandé), avec un regard noir. On écourte la discussion. On avertira tout de même un ami (et non les grands- parents pour ne pas induire du stress inutile) de la situation et de notre tracé du lendemain... au cas où le gars a le pouvoir qu'il prétend. @Brice : on ne sait pas pourquoi on pense à toi dans ces moments-là... On aurait mieux fait d'aligner les km autant que toi sur cette portion... El Bordo • 7 novembre 2023 • 27° 77 km / 1'400m+ / 1'030m- La chaleur intense nous fait suer, la dernière montée également. On ne se sent pas en insécurité. On a même fait une pause au bord de la route exactement où il y avait un point noté "Very dangerous spot" sur IOverlander (je voulais m'arrêter avant et on était + loin que ce que je pensais). On reste tout de même groupé. Une quantité folle de mangues pourrissent sur le bord de la route. On en a en jus pour midi (des fraîches...). Jusqu'à présent, la plupart des personnes rencontrées sont moins chaleureuses que dans les pays voisins. Le repas nous est servi sans sourire (à nos voisins de table également), comme s'ils n'avaient pas envie d'avoir du monde. Les échanges sont très courts. Rosas • 8 novembre 2023 • 28° 42km / 1'260m+ et 540m- Aujourd'hui, c'est du manjar et des friandises à la pâte de cacahuète que l'on trouve au bord de la route. La dernière montée est corsée. Heureusement, la route qui s'est effondrée quelques mois auparavant est en reconstruction. Ce faisant, une seule voie est utilisable à la fois. Pour les véhicules, cela peut engendrer jusqu'à 4h d'attente... Pour nous, aucun véhicule sur notre voie pour toute la montée. On peut lâcher Cuzco. Les personnes rencontrées sont + sympas, on échange à nouveau plus facilement. On dort dans une pension d'une gentille famille (Fakeal), où les camionneurs s'arrêtent pour passer la nuit. 4 CHF par personne. De nombreuses disparitions sont recensées ces derniers temps dans le coin, dont un jeune il y a 4 jours à cet endroit même. Popayán • 9 novembre 2023 • 22° 41 km / 1'000m+ et 970m- Début de matinée avec une belle descente que l'on remonte entièrement derrière. Cette fois, les camions nous dépassent, c'est clairement moins agréable. Aujourd'hui c'est une étape bordée d'oranges. Les femmes qui habitent au bord de la route se sont regroupées pour promouvoir le commerce local. Chaque habitation ou presque vend des jus frais pressés. On s'arrête pour s'en délecter. Il y a ³même la possibilité d'ajouter de la poudre pour le cerveau... ou pour d'autres performances, on vous laisse regarder la photo pour + de détails. Nous arrivons à Popayán, la Ciudad Blanca del Sur. Animée autant la journée que le soir, nous passons du temps sur la Plaza. La ville est réputée pour y avoir tout le temps de la pluie, on doit avoir de la chance car pour nous c'est beau temps. Piendamó • 12 novembre 2023 • 22° 36 km / 650m+ et 610m- Miguel 31 ans : se dirige vers la côte, Carthagène, pour revoir son petit garçon qu'il a quitté pour tenter de trouver du travail au Chili afin de garantir son avenir. Espère pouvoir ensuite aller aux USA car là-bas, dit-il, les conditions d'accueil des Vénézuéliens sont bien meilleures. (On en doute fort.) Il n'a pas de passeport. Il va fêter son anniversaire sur la route dans 2 semaines. Rosana 25 ans et Daniel 20 ans : après avoir tenté leur chance à Lima, se dirigent vers Bogotá pour trouver du travail. Ils nous expliquent que lorsqu'ils font du stop, les véhicules souvent ralentissent et lorsqu'ils aperçoivent leurs sacs à dos, mettent un coup d'accélérateur pour ne pas les prendre. Les bus les font monter que s'ils agitent un billet. Les camions... ça dépend. Des heures et des heures à marcher. On les reconnaît facilement : vieux sac à dos, vêtements sales et en mauvais état et claquettes aux pieds ! Fuerza ! --- Un immense merci à toutes les personnes qui ont déjà versé un don pour les migrants. Chaque goutte d'eau compte est leur permet d'avoir du répit dans leur parcours. - Don pour les migrants Vénézuéliens Twint au 079 611 39 92 (Gg) (sera transmis entièrement aux nombreux migrants que nous rencontrons) Santander de Quilichao • 13 novembre 2023 • 29° 49 km / 670m+ et 1'390m- Sacré dénivelé négatif ! La chaleur se ressent à nouveau fortement. Jolie petite route pour débuter. Cuzco nous protège de hordes de chiens et parfois elle doit courir très vite... On s'est retrouvé, dans un endroit perdu, entouré d'une dizaine de chiens qui n'ont visiblement pas l'habitude de voir du monde et qui ont décidé de clairement protéger leur territoire. Les locaux sont venus à notre rescousse en leur balançant des claquettes et en gesticulant des balais. Merci à eux. D'autres se baladent à avec un veau sur leur moto... Certains endroits de terre glaise bien glissante nous laissent gérer le poids de nos vélos à la descente... Demain, dernière étape pour rejoindre Cali, capitale de la salsa et connue par son passé lié à son cartel de narcotraficants. C'est là que nous retrouverons de nos amis. Cali • 14 novembre 2023 • 31° 56 km / 430m+ et 490m- Nous rencontrons de nombreux groupes de migrants, dont une famille avec 3 enfants. Grâce à votre aide, la maman a fondu en larmes lorsque nous sommes venus leur donner de quoi respirer un peu. Avant d'entrer dans la ville, nous prenons un petit chemin de traverse et nous nous arrêtons dans un petit boui-boui perdu comme on les aime. La serveuse reçoit un téléphone... pour nous ! Un gars nous recherche et veut nous voir. On ne comprend rien, la serveuse non plus. Il s'avère qu'il travaille comme garde dans une université proche de là. Il nous a vu via les caméras de vidéo surveillance. Il veut nous rencontrer car il souhaite partir découvrir le monde à moto. Nous le retrouverons le lendemain (il nous montrera la vidéo de surveillance de l'université donnant sur la 4 voies que l'on traverse et où l'on est à contre-sens sur quelques mètres pour trouver une piste bien moins fréquentée et plus sécurisée...) Comme à chaque arrivée dans les plus grandes villes d'un pays, les axes sont très fréquentés. Nous trouvons une petite route puis, une incroyable piste cyclable. Magnifique, large, avec de majestueux arbres. C'est beau de traverser des villes ainsi. Merci aux concepteurs ! Cali la caliente. Capitale de la salsa. Longtemps sous la coupe du cartel de narcos qui n'avait rien à envier niveau violence à celui de Medellín d'un certain Pablo. Nous logeons dans le quartier bohème de San Antonio. Nous apprécions son calme et son parc où nous rencontrons les habitants avec qui nous passons de bons moments, beaucoup de rires. Le fameux anniversaire des 15 ans des jeunes filles (passage de la vie de fillette à jeune fille) est immortalisé en photo dans le parc. Après 27'910m de dénivelé positif depuis le nord du Pérou, nous laissons les vélos quelque temps pour passer du temps avec nos amis Nath et Christophe. Ils arrivent les mains remplies de délices suisses dont on se régalera à la reprise de la route à vélo. Merci papa, Suzanne, Vero, Ludo ! .