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LAOS De Vientiane à Luang Prabang et la frontière thaïlandaise
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Prendre conscience de ce que l’on a et en profiter pleinement...  
Départ de Vientiane au km 95 (95km / 450m de dénivellation positive) Hier, dans les préparatifs, j’ai eu la bonne idée de profiter de la cuisine pour stériliser (depuis le temps...) nos 6 gourdes. La casserole est petite, je ne peux y insérer qu’une gourde à la fois. Je les laisse, chacune à leur tour, le temps nécessaire. Une fois toutes les gourdes terminées, je place tous les bouchons en même temps. Pour la dernière soirée avec Raph, nous nous rendons au centre pour le souper, au Mix Vientiane, près de la fontaine. A notre retour, une forte odeur de plastique est ressentie. Les couvercles !!! Je cours vers la casserole et l’enlève. Je soulève le couvercle et ne peux que constater ma bêtise (qui aurait pu dégénérer avec les installations d’ici). On se demande qui est la gourde... Donc, ce matin avant de partir, la première chose à faire est de racheter des gourdes. Nous démarrons vers 9h30 et faisons nos aurevoirs avec Raph. Nous avions prévu de nous arrêter après environ 80 km. Une fois qu’ils sont réalisés, sur une route plate, nous nous arrêtons à une station essence pour y acheter à boire. Nous demandons où il est possible de se loger. Elle nous montre une guesthouse à 2 pas. Olive et moi nous nous regardons et savons qu’on ne dormira pas là. Nous avons envie de continuer. Elle nous montre sur son natel qu’il nous faut encore parcourir 15 km pour trouver un autre logement. On décide de poursuivre. Depuis le km 82, la montée débute. Enfin du relief. C’est ça dont on a besoin depuis un moment. Tellement besoin qu’on a la tête pour pédaler jusqu’au km 95. Nous trouvons la seule guesthouse du coin (un peu en retrait, sur la droite, 1km avant le grand pont). Nous nous installons et sortons la casserole pour y chauffer du riz. Dans les guesthouses, nous dormons en général avec nos sacs à viande, question d’hygiène. Dans ces endroits les draps sont rarement changés. Je place la plupart du temps un des linges qui sont mis à disposition sur les oreillers. Le lendemain, la proprio prendra les linges humides utilisés par les autres et ira... les mettre sur la corde à linge pour qu’ils sèchent pour les suivants, sans passer par la case lessive. Cela me fait bien sourire sur ma manie de l’hygiène. Bien que nous soyons souvent dans un état relativement sale, je tiens une importance particulière à la propreté des sous-vêtements et des linges... Du km 95 à Vang Vieng (60km / 300m de dénivellation positive) Le départ se fait assez tranquille. Par la suite, la montée s’accentue. Nous rencontrons alors 2 cyclistes, Rebecca et Gary. On s’arrête et on échange un instant. Cela nous fait à tous du bien de rencontrer d’autres cyclo-voyageurs. Ils nous avertissent que ce que nous allons trouver va être du “costaud” : beaucoup de montées et des grosses. Nous leur répondons d’un simple sourire. Oui, c’est ça que l’on souhaite. Et en effet, les cols vont se succéder. Nous arrivons à Vang Vieng, gros village posé au pied de pitons rocheux. L’endroit nous a été décrit comme le Cancún du Laos. De nombreux jeunes y venant pour expérimenter diverses drogues et fêter très tard (ou très tôt). Nous traversons la rivière (sur l’unique pont en bois avec péage) et arrivons dans un endroit très calme qui fait face à la ville de l’autre côté du Mékong. Nous nous mettons à la recherche du petit café-bistrot *Le Lotus*, tenu par Philippe et Boa, 2 connaissances de Anne et Pierre que nous avions rencontrés à la Isla Negra au Chili. Nous y mangeons (un laab excellent entre autres). Puis, nous nous installons au Maylin, chambre triple pour 70’000 kip (10 CHF). Nous passons le reste de la journée dans le Mékong. L’eau est claire, presque trop chaude mais l’endroit est super. De Vang Vieng à la source d’eau chaude (80km / 900m de dénivellation positive) Les 20 premiers kilomètres sont plats puis, une jolie montée nous attend. L’air se rafraichit. Le ciel est couvert. Nous avions initialement prévu de nous arrêter à Kasi. Nous y arrivons pour le dîner (vers 13h), mangeons une pizza sur le bord de la route (très rare, la pizza). Nous décidons avec l’avis des enfants de continuer jusqu’à la source d’eau chaude où les cyclos rencontrés la veille ont dormi. Une bonne montée nous attend encore sur 7 km puis, la descente nous amène à la source. Nous logeons dans 2 petites cabanes sommaires. Nous profitons de nous baigner et de laver nos vêtements dans la source. Une soupe de nouilles fera notre souper et, de nuit, nous regagnons nos cabanes. Je soulève la couverture posée sur le lit. Plusieurs petits cafards sont alors dérangés. J’appelle Olive qui m’aide à les enlever. Amalia et moi dormons dans une cabane, le sommeil léger. C’est fou ce que chaque petit chatouillement sur la peau peut refaire penser à ces petites bêtes qui rôdent et éveiller une imagination débordante.  De la source d’eau chaude à Phoukhoun (22km / 1100m de dénivellation positive) Comme nous avons allongé l’étape de hier, nous n’avons pas beaucoup de kilomètres prévus pour aujourd’hui, mais ce ne sera que de la montée (à part la descente raide du début). Nous grimpons ce col avec plaisir. Vraiment, ça fait du bien. Nous retrouvons ces sensations vécues dans les Andes. Nous rencontrons un motocycliste malaisien qui s’arrête, nous questionne et nous prend en photo. Il rigole, nous prend pour des fous. Une fois presqu’au sommet, un stop s’impose où tous les bus s’arrêtent pour admirer la vue. Nous mangeons et rencontrons à nouveau le motard malaisien. En partant, il nous dit qu’il a payé notre note... Nous sommes mal à l’aise et lui est tout content. Merci ! Nous poursuivons la montée et nous nous stoppons à quelques kilomètres de Phoukhoun, à Salaphoukhoun Guesthouse (sur la gauche). Une fois douchés et l’école terminée, nous rencontrons Armindo, un cycliste français en vadrouille depuis un bout de temps. Il connait les environs comme sa poche. Nous passons du temps avec lui et écoutons ses aventures vécues en Chine, en Iran, au Laos et bien ailleurs encore. Nous ne roulerons pas ensemble le lendemain car nos chemins vont à l’opposé. Nous rencontrons également 3 cyclistes australiens qui voyagent pour moins de temps et de manière différente. Leurs bagages les suivent dans un bus qui leur permet également de s’arrêter de pédaler lorsqu’ils le décident.                          Avec Armindo             On ressort les sacs de couchage, un lit pour 4 De Phoukhoun à Kiewkacham (55km / 1300m de dénivellation positive) Après une soupe de nouilles pour le déjeuner, nous partons pour une courte montée puis c’est 4 km de descente qui nous accueille. Puis, on remonte un bon moment et on redescend encore plus bas avant de tout remonter. Très belle étape, dans un magnifique décor. On prend un de ces plaisirs. Dans la première montée, nous dépassons un groupe de 4 Thaïlandais à vélo eux aussi. Ils se rendent au même village que nous pour la nuit. Une fois au sommet de la première montée, Amalia me dit qu’elle se sent mieux. Elle se rend compte d’elle-même que cela provient de la montagne, des paysages, des reliefs et des rencontres avec les autres cyclistes. Ces rencontres permettent de se rendre compte qu’on n’est pas les seuls dans cette heureuse galère (qu’on a choisie et dont on ne se plaint pas, au contraire). Qu’est-ce que ça fait du bien tout ça. Nous arrivons dans le petit village de Kiewkacham. Des petits bus de touristes sont en train de repartir après une pause. Nous rencontrons des français qui viennent vite vers nous et un d’eux nous dit : - Wouhaa, c’est impressionnant. J’ai envie de vous serrer dans mes bras pour vous faire un câlin tellement c’est cool ce que vous faites. (Le bus le klaxonne pour qu’il se grouille). Si vous deviez me dire 1 chose qui justifie le fait que c’est mieux de voyager à vélo qu’en bus, ce serait quoi ? - Le fait d’apprécier les moments et de ne pas à avoir se dépêcher car un bus nous attend ;-). Et tiens, d’ailleurs sa question résonnera dans ma tête un bon moment. Et il y a tant d’autres raisons... Eloge du voyage lent...#1 (Moi qui n’aime pas faire des listings... je vais y aller petit à petit.) Parce qu’en voyageant à vélo on peut entre autres : observer les si beaux visages de ces vieilles femmes accroupies devant leur maison - respirer les odeurs des eucalyptus - taper dans la main que nous tendent joyeusement les enfants que l’on croise - dans une montée, lever la tête afin de voir si l’on aperçoit la route au-dessus de nous - atteindre son objectif à travers un effort et le savourer d’autant plus - se faire dépasser par une mobylette et échanger un regard complice avec le conducteur - répondre à ces sourires offerts - s’émerveiller de la beauté d’un paysage en montant un col - faire la course avec les enfants à vélo à la sortie de l’école - s’arrêter boire un thé Oishi dans un endroit où personne ne s’arrête et passer un peu de temps avec les gens et leur réalité... C’est ça, entre autres, le voyage à vélo.  A Kiewkacham, notre guesthouse se nomme Kiokajam, sommaire également mais exactement ce qu’il nous faut. Après l’école, Amalia et Esteban s’amusent avec les enfants du village. Demain, c’est le Nouvel-An laotien et également la fête de l’eau. Il est de coûtume d’asperger les autres. Les enfants s’en font un malin plaisir. Avant l’heure du souper, les cyclistes thaïlandais que nous avions rencontrés dans la montée arrivent à la même guesthouse que nous. Pour le souper, ça sera soupe de nouilles. On n’en peut plus. Soupe de nouilles le matin, le midi et le soir... difficile de trouver de la variété. En pleine montée, nous avions trouvé des bananes (pas mûres) que nous avions laissées sur nos vélos la nuit mais le lendemain, des villageois s’étaient servis (et on les comprend, quelques jours seulement sans fruit nous est difficile). Mais ce soir, la soupe de nouilles nous donne presque la nausée. De Kiewkacham à Luang Prabang (80km / 1300m de dénivellation positive) Nous repartons pour une belle étape. Une grande descente de plus de 20 km, puis une montée de 15 km, encore une descente puis du vallonné. Nos collègues thaïlandais partent bien avant nous mais leur rythme plus lent fera que nous les dépasserons à nouveau dans la montée. Dans chaque village que nous traversons, des enfants ou des ados attendent le passage de véhicules pour les asperger d’eau. Cela est sympa, surtout lorsque ce sont des giclées de pistolets à eau, des aspersions du bout des doigts, mais cela l’est un peu moins lorsque ce sont des gobelets entiers ou encore pire... des bidons complets. Nous savions que nous allions en recevoir et le prenons avec sourire. Nous pataugeons rapidement dans nos chaussures et sommes vite détrempés. Nous apprenons rapidement à ne pas trop les éviter car un accident avec un véhicule arrivant en face serait très vite arrivé. Et impossible de leur dire non, on comprend que c’est ainsi, point barre. Nous savons clairement que nous sommes des proies très faciles. Donc, on en rigole. Il faut juste penser à fermer la bouche car l’eau est loin d’être claire. Une dizaine de kilomètres avant d’arriver à Luang Prabang, nous parvenons à un rond-point. Nous traçons tout droit, sur une nouvelle route. Nous atteignons Luang Prabang et là, nous comprenons que nous ne pourrons pas échapper au fait d’arriver complètement détrempés à notre guesthouse. Partout, dans toutes les rues, l’eau coule. Des bidons, des jets même. Le coffre des pick-up est rempli de gens avec des seilles d’eau. En dépassant les autres, ils déversent à coeur joie. Puis, c’est au tour de l’eau colorée... Rouge, jaune, verte, nos vêtements en ramassent aussi. Certaines personnes, les mains enduites de colorants, nous touchent et nous marquent de couleurs. En arrivant à la guesthouse, nous posons nos affaires et repartons directement dans la rue. Autant profiter que nos habits soient trempés pour s’imprégner vraiment de cette fête. Dans la rue principale, nous apercevons alors que la plupart des enfants ont un pistolet à eau mais pas eux seulement. Quasiment tous les touristes entre 20 et 30 ans, sont munis de pistolets avec réservoirs Bob l’Eponge dans le dos. Je me souviens alors d’une phrase dans un guide qui disait : Des étrangers participent aussi à ces batailles d’eau et certains encouragent les Laotiens à dépasser la mesure, sans respect pour l’esprit originel de l’événement”. Nous sommes contents de ne pas repartir à vélo le lendemain et de pouvoir laisser sécher nos chaussures, sinon, nous n’y aurions pas pris le même plaisir. Même les policiers ne sont pas épargnés Nous profitons de nos 4 jours à Luang Prabang pour visiter la ville et participer au grand cortège qui se déroule sur la rue principale le deuxième jour de fête. Un défilé haut en couleurs et en bruit. Le Nouvel-An laotien se tient à la fin de la saison sèche, quand le pic de chaleur est au plus haut. L’esprit de l’année révolue s’en va et l’arrivée du nouveau donne lieu à des célébrations et à des aspersions d’eau. Nous louons à nouveau une moto pour partir à la découverte des alentours de la ville. Nous découvrons les magnifiques chutes d’eau de Kuang Si. Endroit incroyable. Comme nous nous y rendons lors du Nouvel-An, la foule est présente. D’habitude, cela nous gâche le plaisir mais là, cet endroit est tellement beau qu’on parvient à faire abstraction.   Le bon riz gluant laotien Les grottes de Pak Ou Durant ces trajets, nous finissons également à chaque fois trempés. Les plaisanteries les meilleures ne sont-elles pas celles qui sont les plus courtes ? L’eau jetée est la plupart du temps vraiment sale et il faut à chaque fois faire très attention question sécurité lorsque nous sommes sur un véhicule. De Luang Prabang à la frontière thaïlandaise (20h de bateau) Nous quittons Luang Prabang et rejoignons l’embarcadère à 9 km de la ville. Nous montons les vélos sur le toit d’un slow boat qui nous amènera à la frontière. Plus de 10h de navigation pour le 1er jour, 9 pour le second. Le bateau est principalement rempli de Laotiens. Rien ne se perd, tout se transforme, les sièges du bateau sont d’anciens sièges de bus. Nous en profitons pour appuyer un peu l’école. Amalia et Esteban font découvrir le jeu de l’échelle. Nous arrivons à Pakbeng de nuit. On nous dit de laisser les vélos sur le toit du bateau et de revenir le lendemain à 7h30 pour les charger sur le bateau suivant. Mmmmhhh... je n’aime pas trop ça. Moi qui ai toujours veillé à ce que les vélos soient fermés et à l’abri... il faut cette nuit les laisser sur un bateau (qui repartira en sens inverse) et sans cadenas. Allez, on va faire confiance ! Olive lance nos sacs dans le bateau du lendemain et nous grimpons dans Pakbeng (on y resterait bien 2 nuits d’ailleurs) et prenons une chambre dans la première guesthouse rencontrée (Villa Salika, 80’000 Kip, propre). Le lendemain, les courses pour le jour effectuées, nous retrouvons nos vélos et les changeons de toit. Le lendemain soir, nous arrivons à Huay Xai, ville frontière. La guesthouse Thanormsub (en arrivant dans la ville à droite) offre une cour pour les vélos donc nous n’allons pas plus loin (70’000 Kip, propre). Pour rejoindre la Thaïlande, il nous faut emprunter le pont de l’Amitié 4 à 10 km au sud de la ville. Impossible d’y passer à vélo ou à moto, on doit prendre un bus... sauf qu’avec notre matériel on explique aux douaniers qu’on ne peut pas. Ils sont intéressés par notre installation et appellent leur chef. Ils sont d’accord de nous escorter moyennant 200 Baths (6 Chf). Des motards l’avaient également fait ainsi mais ils avaient dû débourser, eux, 1’000 Baths ! Nous voici en Thaïlande, on se pose 3 jours pour laisser Esteban récupérer d’une grosse fièvre. Hôpital public, prise de sang, médicaments. Merci au nord du Laos de nous avoir redonné des étoiles dans les yeux et du soleil dans la tête!  
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