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De Juliaca à Arequipa
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Prendre conscience de ce que l’on a et en profiter pleinement...  
Départ de Juliaca sous escorte de Giovanni et co Giovanni et les cyclistes présents chez lui lors de notre départ décident de nous accompagner jusqu’à la sortie de la ville. Juliaca - Santa Lucia : (64 km / 260m dén. pos. / 90m dén. nég.)  détails Arrivés relativement tôt, les enfants s’amusent sur un toboggan géant. Nous dormons dans une école.   Santa Lucia - Imata : (72 km / 950m dén. pos. / 250m dén. nég.) Belle lagune en route. Sinon, c’est souvent droit et les camions nous passent tout près. On n’aime pas trop ça. De plus 3 chiens décident de nous tracer après sur une bonne distance, heureusement c’est en descente et on gagne. La météo s’y met et l’altiplano devient très hostile. Du vent de face de fou, de la légère grêle, bref, on arrive dans ce tout petit village et une fête a lieu dans l’école enfantine. On entre, on demande si on peut dormir. Tous les profs s’en vont pour le week-end à Arequipa. La directrice décide de nous laisser les clés que nous rendrons à une villageoise le lendemain. Ouf, on est à l’abri. On est à plus de 4’500 m et il fait froid. Nos sacs de couchage sont vraiment top et il faut bien ça. On se chauffe de l’eau pour boire du mate de coca. A cette altitude, l’eau fume dans nos tasses mais elle n’est pas bien chaude... Imata - Chalhuanca : (40 km / 250m dén. pos. / 150m dén. nég.) Pour rejoindre Chivay on a 2 choix : 1. On rejoint Arequipa sur la route asphaltée puis on prend un bus. 2. On emprunte une piste durant 70 km dans l’Altiplano perdu et on y arrive avec nos vélos. Malgré la météo pas au top, nous décidons le n°2.   Très vite, la piste remplie de nids de poule ne nous permet pas de rouler vite. C’est plat mais nous dépassons difficilement les 12 km/h. Ça tabasse et après 5 km Olive s’arrête et pose la question si notre choix est le bon ou non car il est encore temps de rebrousser chemin. On continue. Les paysages traversés sont encore une fois incroyables. Aucun véhicule ou presque. Un homme avec une moto et un mouton mort sur le porte-bagages nous dépasse. Des vigognes traversent la piste. On se sent vraiment loin de tout. Esteban lors du pique-nique : “Je me sens comme à la maison ici, il manque juste mon château de chevaliers et sinon je suis bien comme dans la maison.” Après une quinzaine de km la roue d’Esteban se dévisse à nouveau. Olive doit combiner un truc pour que ça tienne. Le vent souffle, il fait froid, on galère mais on l’a choisi alors on ne va pas se plaindre. Parfois le sable nous stoppe net. Sinon, notre vélo avance alors que celui des enfants, plus large, nous freine car les roues s’enfoncent dans des amas de gravier. Au bout d’un moment, la piste nous conduit devant un rio. Elle continue de l’autre côté mais impossible pour nous de passer. La rivière est trop large, trop profonde. Nous observons, marchons en amont et en aval, non, nous ne passerons pas. Nous revenons en arrière et trouvons à quelques km de ça un chemin. Nous n’avons pas d’autre choix on y va. Il nous conduit à nouveau vers le rio mais cette fois un pont nous permet de traverser. Les enfants sont fortement secoués sur ces pistes. Ils chantent. Ils dorment... Nous croisons des vigognes, des lamas. Paysages grandioses. Des immensités sauvages. Arrivés à Chalhuanca les villageois nous regardent comme si nous étions tombés de nulle part. C’est un peu ça. On demande où l’on peut dormir. Nous nous installons à la municipalité dans une grande salle. Un villageois nous explique qu’il viendra à 23h puis à 5h pour éteindre et allumer l’antenne TV pour tout le village. Aucun bâtiment n’est chauffé comme partout ailleurs et on s’emmitoufle. Mate de coca, jeux, école, souper, au lit. Chalhuanca - Chivay : (76 km / 570m dén. pos. / 1260m dén. nég.)  détails Le lever se fait avec des paysages transformés. Il a neigé durant la nuit. Le soleil se pointe, nous déjeunons et attendons que la neige fonde quelque peu et que l’air se réchauffe.   Nous suivons les conseils des villageois qui nous indiquent une autre piste, plus courte, meilleure. Elle n’existe pas sur les cartes. On fait confiance et on tente. Le début s’annonce un peu meilleur que la veille. Puis, sortie de nulle part, une piste de terre (quasi autant large qu’une autoroute) en très bon état. Comme ça fait du bien. Les enfants sont aussi contents. Les virages sont étranges, on se tient au centre de la piste pour ne pas verser.   On atteint rapidement un canyon. Grandiose. Puis la piste recommence à être moins bonne. Pulpera, petit village. Puis, quelques kilomètres plus loin nous atteignons la jonction qui mène à Cusco ou à Chivay. Et là, c’est la cata... une piste bourrée de pierres enracinées. Nos vélos ramassent et nous aussi. Un gars sur une moto nous dit qu’on en a pour 3 kilomètres et après on rejoint l’asphalte. On se cramponne. C’est dur. On avance très lentement. On a le dos briqué. On s’arrête parfois pour récupérer et observer la beauté du paysage, toujours grandiose. Mais en roulant, impossible de contempler quoi que ce soit. Olive s’énerve. Il sait que nos vélos ramassent. Puis, son porte-bagages lâche. Réparation. Les 3 kilomètres annoncés sont passés depuis un moment... Toujours rien. Puis après un pont, libération ! Ahhhh, le bonheur. Il nous reste encore une quarantaine de kilomètres avant d’atteindre Chivay. Il pleut. On protège les enfants. Il fait chaud. On les dé-protège. Il re-pleut, ... On perd du temps à chaque fois pour installer et désinstaller les protections. On terminera la route avec la pluie et on arrivera les 2 trempés. La descente du canyon était superbe. La cruz del condor : on arrive !!! Cet endroit abrite une famille de condors qui chaque matin s’élancent et planent dans les airs. Il y a 10 ans, nous en avions observés une vingtaine de très près. Esteban n’a pas encore vu de condor, il est impatient. A la place de payer un prix de fou avec un tour opérateur, nous décidons de nous lever à 6h du matin afin de prendre un bus local. La Cruz se trouve à une quarantaine de kilomètres, en partant tôt on devrait arriver à temps. Seulement voilà... Le bus local s’arrête à chaque petit village pour prendre des passagers. La route n’est pas asphaltée. Nous arrivons sur place à 9h30 et je sais que c’est trop tard. Les condors sortent entre 7 et 8h30... On espère tout de même. On attend. Rien. Vers 11h, 4 condors planent sur un sommet mais loin. Les enfants ne distinguent pas la différence avec un autre volatile. Trop déçus. Surtout moi et Esteban est tout triste. Nous discutons avec eux. On peut rester un jour de plus à Chivay pour retenter l’expérience. Mais il faudra se lever encore plus tôt et négocier un taxi. Ils sont prêts et veulent en voir. Les négociations seront difficiles mais nous arrivons à trouver un vieux taco qui nous prendra à 5h45 le lendemain. Pour le reste de la journée, nous allons dans des bains thermaux une fois de plus. Nous rencontrons un cycliste, Jukka, (complètement fou, voir son site dans nos rencontres) qui nous avait aperçus à Cusco. Nous passons du temps avec lui. Il roule depuis 2005. La suite de son itinéraire est quasi le même que le nôtre. Il nous demande s’il peut se joindre à nous pour atteindre Arequipa. La cruz del condor : on arrive !!! (version 2) Debout une nouvelle fois aux aurores. On y croit. On arrive à 7h sur place. Je demande à une vendeuse de souvenirs si les condors sont déjà sortis. Todavia no. On y croit encore plus. Le vent souffle. On attend. XXX et XXX rencontrés à Abancay (ils voyagent en jeep) débarquent. On attend ensemble. Et soudain. Majestueux. ENORME. Un mâle. Incroyable. C’est beauuuuuu ! Puis 2 femelles. Rien que pour nous. Aucun tour opérateur n’est arrivé. Puis, d’autres touristes arrivent vers 7h30. On attend encore. Et c’est vers 7h45 que d’autres condors apparaissent. Une femelle plane et s’approchera de très très près. On ne respire plus. On est ébahi. Instant magique. Nous en verrons 7 en tout. Puis, les tours opérateurs débarquent mais c’est trop tard. Les condors sont partis. Coup de gueule d’Olivier : Comment peut-on se moquer autant des touristes? Les cricuits des différents tours opérateurs sont immuables et ceci amène à cette situation incroyable que le 90% des touristes arrivent à la “cruz del condor” une fois que les condors se sont tous envolés, c’est à dire dès 8h... Chivay - Pampa Cañahuas (84 km / 1630m dén. pos. / 1280m dén. nég.)  détails On part de Chivay avec Jukka. Départ vers le col qui va nous amener à 4’880 m. Jolie montée. Jukka s’arrête pour manger alors que nous n’avons pas encore faim. Il sera étonné par le peu de nourriture que nous ingurgitons. Il mange bien plus que 3 fois par jour et des quantités bien plus importantes que nous.   Nous atteignons le sommet avant qu’un énorme nuage noir de nous rattrape. Nous dînons un peu plus bas. Le vent étant trop fort. Le pique-nique ne sera pas long. On entend déjà les coups de tonnerre. On roule le plus vite possible pour y échapper. Sur une piste rectiligne, nous sommes à la frontière de la lumière et des ténèbres. Impressionnant. Des giboulées commencent à nous tomber dessus. Ambiance sombre, presque apocalyptique. On pédale, on pédale et on évitera le pire. Nous atteignons Pampa Cañahuas. On pensait à nouveau trouver une école pour dormir. Rien. Que des mini restos offrant que du caldo de gallina (bouillon de poule) et des chocolats + boissons. Pas assez de place pour dormir à l’intérieur. Une quantité de camions sont parqués pour que les chauffeurs se restaurent. Tout le monde nous conduit vers le poste de police de contrôle pour la nuit. On demande aux policiers. Accueil aussi froid que la température extérieure. Nous sommes à 4’000m. Ils nous proposent une maison abandonnée collée au poste de police. Vraiment beurk. Déchets au sol. Odeur d’urine partout. Bon, on fait quoi maintenant? On décide de demander si on peut camper dans la cour à l’arrière (ça sent tout autant l’urine mais on a de l’air frais qui passe). Ok pour eux. On essaie de poser la tente en évitant au max les endroits susceptibles d’avoir été inondés... Jukka balaie dans un petit local. Une poussière dense s’élève... Il y installe sa tente un peu plus tard. Le lendemain au réveil, 3 cm de neige recouvre notre tente. Il va falloir attendre pour le départ que le tout soit sec. Brume. Déjeuner avec ce qu’on a, pas grand-chose. Pampa Cañahuas - Arequipa (82 km / 490m dén. pos. / 2130m dén. nég.)  détails Départ pour Arequipa. On avait décidé avec Jukka de prendre une piste entre les 2 volcans (Chachani et Misti). Mais après 300m, on rebrousse chemin. Trop dur. Du sable, on s’enfonce. Des pierres. Non, on préfère prendre l’asphalte. Jukka poursuit sur la piste, on se rejoindra à Arequipa. Plus de 2’000 m de dénivelé de descente. Le vent de face nous évite de trop utiliser les freins. Je stresse un peu à chaque fois qu’un camion nous dépasse car avec la vitesse et le vent, nous sommes aspirés vers lui lorsqu’il est à notre hauteur. Je freine à chaque fois et reste bien sur la droite. La température augmente, nous quittons les hauts plateaux. Lorsque nous approchons d’Arequipa, notre concentration s’accentue encore. Beaucoup de trafic, nous devons être vigilants à chaque instant et regarder de chaque côté. Nous arrivons au centre plus éreintés qu’après avoir gravi le col à 4’900m. Nous passons 2h à chercher un hostal à prix correct. Les chambres sont plus chères qu’à Cusco. Nos demandes aboutissent à 180 soles en moyenne pour une chambre pour les 4 (ce qui représente 60 CHF). C’est bien trop haut pour notre budget. Nous finissons par trouver l’hostal Santa Catalina (calle Santa Catalina 500) pour une chambre pour 50 soles (17 CHF), avec cuisine commune mais sanitaires collectifs. Tip top, en plus pas très loin de la Plaza de Armas. Nous nous rendons vite compte que cet hostal est dans le guide du routard car de nombreux français y arrivent. Nous envoyons un message à Jukka qui nous rejoindra que vers 20h. Grosse galère pour lui. Arrivé au bout d’une piste, il avait devant lui un précipice de 100m... Retour en arrière durant 3h avec des passages où des rochers de 2 m l’ont obligé de porter son vélo. Il aura des courbatures aux bras et aux épaules les jours suivants. Nous avons fait le bon choix car avec nos chars, on ne serait toujours pas arrivés. Nous nous approvisionnons pour les repas à venir et allons profiter de prendre du temps pour l’école des enfants. Nous allons également leur faire découvrir la ville. Le Misti, volcan qui surplombe la ville, et le Chachani sont vraiment imposants et impressionnants. Les enfants étaient ébahis. Nous pouvons profiter du toit de l’hostal pour faire l’école. Les toits sont souvent utilisés comme terrasse. Les températures sont bien plus élevées. Nous allons perdre nos globules rouges avant de remonter à plus de 4’000 m en Bolivie.
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