En route vers Cuzco
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Prendre conscience de ce que l’on a et en profiter pleinement...  
Esteban nous fait découvrir le milieu médical La veille au soir de notre départ prévu pour Cuzco, Esteban a des rougeurs un peu étranges qui apparaissent dans le dos et sur son torse. Les moucherons piqueurs qui nous ont assaillis la veille y sont peut-être pour quelque chose d’autant plus qu’Amalia nous explique que son frère s’est gratté le dos avec un bâton. On verra donc le lendemain matin si cela aura passé. Une fois le matin venu, nous regardons l’état de son dos et apercevons que les rougeurs (qui le démangent fortement) se sont largement accentuées et il ne se sent pas bien. Ok, le départ est repoussé. On part pour une clinique. Esteban est rapidement pris en charge probablement du fait que nous soyons blancs. Une perfusion lui est posée + une prise de sang lui est faite. Il n’est pas vraiment content et on le comprend. La doctoresse cible directement juste en lui donnant un antihistaminique et un antiallergique. Les rougeurs passent rapidement et nous pouvons reprendre la route le lendemain. Etape 1: Abancay - Curahuasi : (71 km / dén.pos. : 1600m / dén. nég. : 1350m) (détails) Au départ d’Abancay, pas le temps pour s’échauffer. La montée est raide dans la ville déjà et continue un bon bout. Une fois la ville quittée, la montée est moins accentuée mais ne s’arrêtera pas avant le km 810 soit environ une bonne vingtaine de kilomètres. Nous grimpons sans voir le sommet. La météo est maussade. Il commence à pleuvoir. On a chaud et on ne se change pas. On est trempe. On grimpe et l’air se refroidit. On gèle. On se change. La route grimpe en lacet et nous parcourons des à-pics vertigineux. Je roule au centre de la route me sentant plus en sécurité que sur le côté. On aperçoit la ville d’Abancay de plus en plus loin. La vue est spectaculaire. La route est bordée par des eucalyptus qui laissent une odeur agréable.  Pas de soleil donc nos batteries ne rechargent pas. On stresse un peu car on s’est fixé d’arriver à Curahuasi qui se situe à 80 km et nous savons déjà qu’une de nos batterie ne fonctionne pas à 100%. On parvient au sommet sans s’en rendre vraiment compte. Rien n’est noté en-haut des cols ici. Seule la descente nous fait comprendre que ça y est. La pluie recommence à tomber mélangée avec de la neige. Cette fois, on se change directement. La descente va être froide. Après quelques kilomètres, on aperçoit la pancarte qui indique le chemin pour rejoindre le site de Choquequirao, en direction de Cachora. Alors là les souvenirs refont surface.  Nous avions parcouru un chemin de 9 jours à pied avec Fabrice et Sylvain (nos 2 amis français qui ont fait le tour du monde à vélo, mais faut-il encore les présenter ?) et 2 arrieros (personnes qui s’occupent des mules et qui tracent le chemin) Kleber et Enrique il y a 10 ans. Ce trek partait de Cachora pour rejoindre le Machu Picchu via la citadelle de Choquequirao qui n’était pas connue du monde touristique à l’époque. Nous poursuivons la longue descente jusqu’à Curahuasi que nous atteignons en fin d’après-midi. La recherche de logement est très laborieuse. La route, 20 kilomètres plus bas est en travaux et tous les ouvriers occupent les logements de la ville. Nous arrivons à trouver une chambre avec un lit et installons nos matelas au sol, ça nous convient parfaitement. Kleber, Enrique, que sont-ils devenus ? (paragraphe spécial Fasylavelo) Le lendemain, l’envie est trop forte pour moi. On ne peut pas continuer notre route sans essayer d’avoir de leurs nouvelles. En ayant vu le panneau de Cachora hier et en me rendant compte qu’on était si proche de leur village, je sais que je regretterais une fois rentrée en Suisse de ne pas avoir fait le petit détour. On décide donc de laisser les vélos et de prendre un taxi pour qu’il remonte 20 km de la route pour plonger ensuite, sur une piste de terre, vers le petit village de Cachora. Olivier et moi sommes comme des enfants. Contents de revoir ce lieu, de voir que pas grand-chose n’a changé. Nous nous retrouvons devant la porte d’où les mules étaient préparées. Une dizaine de français s’apprête à faire le même trajet que nous il y a 10 ans mais en s’arrêtant à Choquequirao. On échange un peu avec eux, ils ont hâte, ils ont raison. Nous demandons des nouvelles de Kleber et Enrique à tous les villageois que nous croisons. Les gens ne savent pas. Puis nous nous dirigeons vers celle qui s’occupe actuellement des arrieros et des mules. Nous lui posons la question, croisons les doigts... Et elle nous répond ! Yes ! Kleber (qui doit avoir 26 ans) ne travaille plus à Cachora. Il est parti il y a à peu près 2 ans pour Lima dans l’espoir d’y trouver du travail. Enrique (qui doit avoir 24 ans) travaille toujours comme arriero. Il n’est malheureusement pas là actuellement car il est parti il y a peu de temps pour une rando. Il est marié et vit à Cachora. Aucun téléphone, aucun mail, aucune connexion. Difficile donc de pouvoir entrer en contact avec eux. Mais nous sommes contents d’avoir eu de leurs nouvelles. Un petit bonheur tout simple mais qui nous remplit. Lien de la page de notre ancien site concernant ce trek. Etape 2 : Curahuasi - Limatambo (41 km / dén.pos. : 800m / dén. nég. : 900m) Et on poursuit la descente. Au fond, des travaux sur la route jusqu’à Limatambo nous obligent de mettre les vélos dans une camionnette. Les horaires de passage sont très limités et c’est de nuit que nous parvenons au petit village de Limatambo. Etape 3: Limatambo - Cusco (82 km / dén.pos. : 1550m / dén. nég. : 750m) (détails) Et ça remonte. Un col que nous avons sous-estimé. Nous avons l’impression de ne pas arriver au bout. La montée est jolie, certes mais nous n’en voyons pas la fin. Mon panneau solaire ne recharge pas, On décide de ne pas tenter la réparation, on le fera à Cusco. La météo est mitigée lorsque nous parvenons enfin au sommet au km 916. Dès la descente, la pluie nous accompagne (on aurait peut-être dû réparer finalement...). Belle descente, pas besoin de freiner. Nous arrivons au bas et apercevons que d’autres montées nous attendent. Le vent de face s’y met également. On atteint Anta. Coup de gueule (après en avoir reçu un) Toute la journée je me suis dit qu’en fait, les chiens ne sont pas si méchants, que seul un 10% nous court après et que les autres sont bien penauds souvent couchés à nous regarder passer. Je prends donc confiance durant la journée. Et justement, après Anta, Olive roule devant moi pour une fois (en sachant que c’est lui qui a l’équipement de combat contre les chiens agressifs). Subitement, un molosse sort d’une maisonnette au pas de course et se rue vers moi en aboyant. Je hurle pour lui faire peur mais ça ne suffit pas. Il me chope la jambe et me perce le mollet alors que je pédale. Je n’ai rien eu le temps de faire et Olive n’aurait rien pu faire de plus. Je poursuis ma route quelques mètres pour être hors de sa zone. Je suis dans le stress, fâchée. Olive n’a pas vu. Je lui demande de s’arrêter, je dois reprendre mes esprits. Je souffle. Je regarde ma jambe et du sang traverse mon pantalon. Il m’a bien eue. On se met sur le côté et on répare.  Une canine a percé profondément, le reste ce n’est que des griffures de sa mâchoire mais ça me prend bien le mollet. Désinfection puis on repart, on regardera cela à Cusco, il nous faut avancer pour ne pas arriver de nuit. Maintenant j’ai perdu confiance. Je me méfie de tous les chiens, je suis aux aguets. Je suis vraiment soulagée que ce soit moi et non pas Amalia qui se soit fait attraper. Certains chiens ont établi leur territoire qui déborde largement sur la voie publique et c’est là que ça devient problématique. On ne peut rien faire. Je sais dorénavant que je dois rapidement décrocher le pied et lui balancer un coup dans la gueule avant que lui ne m’attrape. J’ai même pensé à un système de jambière...Bref, vigilance et ne pas faire confiance ! Allez, encore quelques efforts et on y arrive ! On poursuit donc vers Cusco. On arrive à Poroy. La pluie se met à tomber en trombe. On gèle à nouveau. Décidément elle se mérite cette capitale inca ! On poursuit dans les efforts, le froid. La pluie nous coule sur le visage est les yeux, Il nous est difficile de bien voir et la circulation se fait de plus en plus dense. On pédale, on y va. On fatigue. Puis... ça y est. Elle apparait enfin. Arrivée à Cusco, au bout du rouleau Nous la voyons en contre-bas. On ne parle pas. On observe. On descend tranquillement. Seules les larmes qui me coulent sur le visage témoignent de ce que je ressens. C’est fort. Très fort. Les enfants sont impressionnés par la grandeur de la ville. Amalia dit: “Elle ne s’arrête jamais cette ville !”. La route est très mauvaise. De la terre rouge et des travaux la rendent encore plus glissante. On n’y croit pas. On y est, elle est là. Cusco a toujours été une ville qui m’a touchée. Je ne sais pas vraiment pourquoi elle, certainement suite à son histoire et à son importance pour le peuple inca qui m’a depuis longtemps passionné. Le nombril du monde en quechua : Cusco, nous voici à vélo ! Nous atteignons le centre, nous galérons sur les pavés devenus une vraie patinoire avec la pluie. On glisse. Olive tombe. On est à bout de force mais on n’y réfléchit pas. On atteint la plaza des armas, ça y est ! On y monte avec nos vélos. Je m’effondre.   Visite de la ville Le lendemain, nous partons faire découvrir la ville aux enfants. Nous revenons sur les lieux que nous fréquentions il y a 10 ans. Nous retrouvons notre petite boulangerie, la rue San Blas, les odeurs de la ville et les murs incas si impressionnants. Nous avons 2 obligations pour la journée. Trouver un dentiste pour Amalia qui a mal à une dent depuis Nasca et me faire le rappel contre la rage. Amalia passe 2 heures sur la chaise. Suite à sa prématurité, elle n’a pas d’émail sur ses dents de lait et malgré un contrôle avant le départ qui ne révélait rien, elle devra faire un gros traitement. Le dentiste a été super (MultiOral clinica dental / Joe Ramirez). Puis nous déambulons dans les rues, visitons les sites alentours (Sacsayhuaman, Tambo Machay, ...) Nous prenons du temps, ça fait du bien d’être là. Et pour en rajouter une couche, nous dénichons un hostal magique (Buenavista calle Pumacurco 490). Bon, faut y accéder avec notre chargement, lui aussi il se mérite car la ruelle est pavée et ça grimpe très très raide. Une chambre avec un salon et salle de bain, une cour intérieure et une cuisine commune et tout cela pour un prix défiant toute concurrence. Un seul regard entre nous a suffi pour se mettre d’accord. On va prendre plus de temps que prévu pour profiter de ce petit paradis dans la ville de Pachacutec. Nous avions décidé de débuter l’école avec les enfants à Cusco alors on s’y met... Demain nous prendrons un bus pour nous diriger vers le Machu Picchu. Comme expliqué auparavant, cette merveille est devenue un site très cher, très très cher. A tel point que notre budget en prend un sacré coup. Cependant, il ne nous semble pas possible de ne pas le faire découvrir aux enfants. Cet endroit reste impressionnant. Mais tout de même. Nous expliciterons plus dans la page qui sera consacrée au Machu Picchu. Nous nous réjouissons cependant d’y retourner et qu’Amalia et Esteban le découvrent.
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