BICI-bambou (Masaya2)
Olivier - Géraldine - Amalia - Esteban - Gaspard - Ludovic

Thaïlande - Partie 4

Phimai Surin et le festival des éléphants o Les éléphants en Thaïlande o Le dressage des éléphants : le phajaan (un enfer sur terre pour les éléphants) o Les éléphants d’aujourd’hui sont-ils bien traités ? (par Amalia) o L’utilisation des éléphants de nos jours (par Esteban) o Les éléphants thaïlandais en danger dû au COVID ? (par Ludo) o Le festival : déroulement o Faut-il y participer ou non ? Phanom Rung Jomtien Wang Tako Koh Lanta Phimai 17 November 2022 Découverte d’un temple khmer et d’un énorme banian (figuier d’Inde), sous lequel nous faisons une pause. Le riz collant tant apprécié. Et là… ça nous parle moins… Surin 18-21 November 2022 Nous arrivons à Surin, à nouveau en plein festival, celui des éléphants. Ce festival initié dans les années 60 est très apprécié et attendu des thaïlandais. Nous n’en connaissions rien. La région Surin détient un héritage du triste dressage d’éléphants. Et c’est là qu’on coince un peu (beaucoup même à vrai dire)… Sachant que le dressage a été une vraie catastrophe pour ces magnifiques pachydermes, on a de nombreux doutes sur le bien-fondé d’un tel festival et on se pose la question s’il faut assister ou non à cette fête, de peur de valider en quelque sorte le sort affligé à ces animaux magnifiques. Est-ce un festival à leur honneur comme nous avons eu l’information ou est-ce un show de l’efficacité du dressage ? Un peu d’historique… Les éléphants en Thaïlande Le pachyderme a toujours été dans cette région un allié pour la réalisation des travaux forestiers et ceux liés à l’agriculture. Avec la modernisation, la fonction de l’éléphant est passée petit à petit au divertissement touristique. Le dressage des éléphants : le phajaan (ou quand l’être humain fait subir des attrocités) Accrochez-vous bien… Le phajaan est une méthode rendant les éléphants sauvages dociles. Ce processus vise à soumettre l’éléphant, à briser son esprit en différentes étapes. Le moyen consiste à les anéantir, à les «écraser» en : les retenant en cage très serrée leur infligeant de mauvais traitements, châtiments corporels Cette méthode implique que le jeune éléphant soit séparé de sa mère, attaché dans une cage et ne puisse plus bouger, y compris sa tête. Ainsi, il est empêché de dormir, privé de nourriture. Son esprit est supposé être écrasé pour laisser place à la docilité car une réponse par la torture lui est donnée (à l’aide d’un crochet sur des parties sensibles) face à sa désobéissance. Il n’a donc aucune autre issue dans cette attrocité que d’accepter la dominance de l’homme et cela pour la vie car il ne voudra jamais que ces souffrances ne se reproduisent. Dios Mio… de quoi l’homme est capable… nous qui avons toujours refusé de nous rendre avec nos enfants dans des zoos ou des cirques utilisant les animaux, là… on en tremble... Nous avons vu que chaque cornac possède un de ces crochets. Hormis une seule fois (une fois de trop) où un cornac l’a utilisé sur un jeune éléphant qui s’était mis à cavalder partout, nous n’avons jamais vu les cornacs utiliser ces crochets de manière violente et espérons qu’ils ne le font plus. En même temps, on a l’impression que l’on se voile la face car s’ils ne le font plus, pourquoi auraient-ils encore cet objet dans les mains ? Nous espérions juste que cet outil ne soit plus utilisé de la sorte mais qu’il est là car les doigts du cornac sont trop légers pour que l’éléphant ne les sentent étant donné l’épaisseur de sa peau (c’est ce que nous avons raconté un thaïlandais il y a quelques années)… mais sommes-nous trop fleur bleue ? Veut-on se cacher la face ? Nous n’avons pas trouvé cette information durant notre séjour et avons dû la chercher sur le net. Les éléphants d’aujourd’hui sont-ils bien traités ? (par Amalia) Aujourd'hui, l'éléphant est toujours perçu comme un animal symbolique et mythique de la Thaïlande. Sa grandeur et sa masse sont très impressionnantes surtout lorsqu'on en voit en vrai. Malgré cela, leur mode de vie et la manière dont ils sont traités peuvent amener le débat. Des dressages violents où ils sont arrachés à leur mère et isolés dès leur naissance pour devenir une bête à touriste auraient malheureusement encore lieu... Cette technique de dressage heureusement n’est pas utilisée partout ! Il est important d'aller voir les éléphants en conscience et en connaissance sur la manière dont ils sont traités. De nombreux sanctuaires en Thaïlande respectent les éléphants. Ce sont généralement des éléphants qui ont travaillé et ont été racheté à leurs propriétaires qui les maltraitaient qui s’y trouvent. Dans ces sanctuaires, ils sont bien, étant en liberté, bien nourris et ne travaillent pas. Les touristes qui sont de visite peuvent les nourrir, marcher à côté d'eux et même les accompagner prendre un bain dans la rivière. L'argent dépensé dans ces sanctuaires est utilisé pour les éléphants et les personnes qui s'en occupent. Cet argent leur permet de vivre. Il est donc selon moi bien utilisé ! Le développement de ces sanctuaires augmente la vitesse de disparition des éléphants esclaves car 10 éléphants de plus dans un sanctuaire c’est plus ou moins 10 éléphants esclaves en moins. Les touristes sont également en sécurité dans ces sanctuaires puisque les éléphants sont bien traités, paisibles et heureux, ils ne risquent pas d'engendrer de l'agressivité envers les personnes autour d'eux. En Thaïlande il existe également des parcs nationaux. Il est possible, étant accompagné, de pouvoir y trouver des éléphants en totale liberté ! Les activités touristiques liées aux éléphants ne sont jamais très heureuses... Monter sur le dos d'un éléphant n'est pas source de plaisir pour celui-ci. Ayant le dos concave, le poids du panier dans lequel les touristes sont assis pèse lourd et avec le frottement cela peut engendrer des blessures ou des douleurs pour l'animal... Il faut donc arrêter ce petit plaisir et ne pas avoir recourt à cette activité, pour le bien de l'animal. En bref, un éléphant qui est dressé et qui obéit à la lettre à son dresseur a en général dû subir des techniques cruelles pour en arriver là. Il existe des exceptions mais elles sont malheureusement rares. Un éléphant est toujours accompagné de son cornac, celui-ci est son dresseur et ne le quitte jamais. Ils ont en général un lien fort qui les unit. Ils sont attachés l'un à l'autre mais il arrive parfois que le cornac utilise son éléphant pour des tâches fatiguantes, sous la chaleur étouffante. Ceci aussi est une torture pour l'éléphant... Donc malgré cet attachement que le cornac détient pour son éléphant ça ne l'empêche pas toujours de l'utiliser abusivement. Encore une fois, ceci n'arrive pas partout mais il est important de le souligner. L’utilisation des éléphants de nos jours (par Esteban) Aujourd'hui, sur environ 4’000 éléphants en Thaïlande, la moitié serait à l’état sauvage. En captivité une moitié est utilisée pour le travail en forêt et l'autre moitié pour des activités pour le divertissement touristique comme des balades, leur donner à manger ou pour faire des spectacles. 30% des visiteurs étrangers s'offriraient une balade sur leur dos ! Pour la Thaïlande c'est un énorme soutien pour l'argent. Les éléphants thaïlandais en danger dû au COVID ? (par Ludo) Je pensais/savais que le Covid toucherait les commerces ou les personnes moralement, mais jamais j’aurais pensé que les animaux pouvaient en être touchés. En effet, les éléphants et plus particulièrement ceux de Thaïlande ont été gravement affectés dû à leur importance dans le tourisme. Le 29 mai 2021, le zoo Siracha de Chon Buri a mis en vente 11 de ces éléphants pour la somme de 3 millions de bahts, ce qui représente environ 79'000 CHF par tête. Avant le Covid, le zoo générait des revenus importants grâce aux balades à dos d’éléphant et aux spectacles animaliers en tous genres. Mais il connait de graves difficultés financières suite à la fermeture des frontières en mars 2020 et est obligé de les vendre pour pouvoir rembourser les dettes. Malheureusement c’est la même histoire dans tout le pays, avec pas moins de 3'800 éléphants en captivité en Thaïlande, de nombreux dans des camps, des zoos ou des sanctuaires. L’isolement et la faim, voilà à quoi étaient soumis les éléphants durant la pandémie. Beaucoup de camps ont eu du mal à nourrir et prodiguer les soins nécessaires aux éléphants dû aux manques de fonds et ont dû malheureusement les abandonner. Edwin Wiek est le fondateur de Wildlife Friends Foundation Thailand, sanctuaire où 850 animaux y ont trouvé refuge. Selon lui, la situation est particulièrement critique au sud de la Thaïlande. « Quand je me rends dans ces camps temporairement fermés et que je vois l’était physique mental dans lequel certains éléphants sont, je viens à y penser qu’ils auraient plus de chance en étant morts. » dit-il a une interview au National Geographic. « Il est vraiment difficile de voir leur tête qui tremblent, leur comportement agressif. Ils sont vraiment affamés, vraiment, vraiment affamés. » concède-t-il. Depuis longtemps ce secteur rapporte une énorme masse d’argent à la Thaïlande. Les touristes qui débarquent du monde entier pour faire des balades en dos d’éléphant ou voir des spectacles déboursent entre 15 et 120 euros. Mais ces dernières années suite à la prise de conscience des méthodes de dressage cruelles, la création de sanctuaires permettent d’intégrer les éléphants dans des espaces verts et boisés. Anchalee Kalmapijit doit s’occuper de septante-trois éléphants hérités de son père. Mais nourrir tout ce beau monde n’est pas gratuit. En effet, un éléphant mange en moyenne 130 kilos (principalement de l’herbe et des fruits frais) ce qui représente un coût de 13 euros par éléphant. Anchalee dépense donc environ 25'000 par mois seulement pour la nourriture sans compter les soins, les salaires des employés, etc… En avril 2021, elle a déjà emprunté pour un montant de 45 millions de bahts (1,2 millions de CHF). Elle s’est lancée dans un commerce alternatif en ligne afin de faire rentrer de l’argent. Elle s’est mise à vendre des t-shirts, du café, des souvenirs, … Le déroulement du festival Il a été très difficile de trouver des informations précises. Sur le net, nous avons trouvé des infos très contradictoires et sur place également. Nous nous sommes rendus à l’office du tourisme de la ville mais les jeunes dames ne parlaient pas anglais. La traduction via le natel a été possible mais très succinte. Nous sommes arrivés le vendredi matin et dès ce moment le festival a débuté par une procession de 300 éléphants qui marchent dans la rue entre la gare et la place principale (début vers 10h). Là, des étals de fruits sont à leur disposition. Avec notre regard critique, nous observons que les éléphants sont plutôt bien soignés et que chacun peut profiter de la nourriture à volonté. Ils ont une préférence pour (dans l’ordre) : - les concombres - les pastèques - les ananas - les cannes à sucre Le samedi matin vers 9h30 a lieu LE spectacle que les locaux attendent. Les billets se prennent sur place, dès 8h30. Il faut compter 250 baths par personne. Nous nous retrouvons dans les gradins du stade, heureusement dans le bon côté, celui qui se trouve à l’ombre. Le spectacle débute par un discours, puis par la reconstitution d’une bataille entre l’empire Siam et l’empire Birman. La seconde partie débute par la présentation d’éléphants sélectionnés (nous n’avons pas compris pourquoi ils sont sélectionnés) puis se poursuit par des épreuves . C’est là que nous commençons à nous crisper. Tirs à la corde (éléphants versus spectateurs), peinture, match de foot, le show a bien lieu. Ce n’est donc pas tant l’éléphant lui- même qui est célébré mais son dressage… En sortant du stade, nous sommes attristés, choqués par le comportement d’un jeune éléphant. Il balance sans cesse sa tête de gauche à droite, dans un mouvement épris de folie, comme vidé de vie. Faut-il y participer ou non ? Nous nous sommes posés la question avant et balancions entre l’information glânée qui nous disait que ce festival était là pour honorer les éléphants et la crainte que ce soit un show pour touristes. Il y a des deux. Nous savions que ce festival est prisé principalement des thaïlandais et non des occidentaux et espérions que cela suffise à simplement honorer ces animaux. Pendant de nombreuses années ce festival n’a jamais questionné personne. Bien que l’éléphant soit au centre de la fête, il y a également cette volonté de montrer et de faire-valoir le dressage. De ce que nous avons vu, il est certain que ce festival est enraciné et important pour les locaux et il n’est pas à remettre en cause (pour eux). Cependant, nous, touristes, avons le devoir selon nous de nous questionner sur l’impact du tourisme face à cette maltraitance. Une prise de conscience, des actes honnêtes sur sa manière de voyager et sur l’impact que certaines attractions touristiques peuvent avoir (balades à dos d’éléphants à bannir, visites de certains camps d’éléphants qui sont en fait un véritable enfer, show à proscrire…). Nous avons également vu des cornacs qui semblaient être très en lien avec leur éléphant, leur donnant des récompenses au bon comportement plutôt que de les torturer. Certains leur donnaient aussi des caresses. Donc, si nous avions su, nous ne serions pas allés au spectacle. Pour voir des éléphants en Thaïlande, nous conseillons de privilégier la visite de sanctuaire. Il est important lors de visite de sanctuaire, de se documenter et d’être certain que le lieu en question prenne soin de ses animaux car il y a de tout. L’Elephant Nature Park est un sanctuaire qui recueille les pachydermes maltraités et victimes du tourisme de masse. Ils vivent dans un environnement proche de ce qu’ils auraient à l’état sauvage. Depuis la fin des années 1990, de plus en plus de sanctuaires ayant une approche responsable et respectueuse des animaux fleurissent dans l’ensemble du pays. En voici quelques-uns : Elephant Nature Park : pionnier en matière de lutte contre le mauvais traitement des éléphants Baanchang Elephant’s Day Care : les bébés ne sont pas séparés de leurs mamans. Les éléphants surexploités dans l’industrie forestière illégale y sont récupérés. Lampang Elephant Hospital : hôpital pour éléphants de Lampang soignant des troubles allant du diabète aux blessures par balles. Phanom Rung 21 November 2022 Découverte de 2 temples khmers dont un est édifié sur un ancien volcan et dédié au dieu Shiva. Gaspard est souvent interpelé par les locaux pour être pris en photo avec eux. Petite pause avec un courant d’air que nous avons peu eu jusqu’à présent. Cours particuliers de maths pour Esteban… la grande classe. Jomtien 23 November 2022 Dernier lieu du périple avec les grands-parents, nous profitons de passer ces moments ensemble au bord de la mer. Honnêtement, nous avons choisi ce lieu pour l’unique motif d’être le plus proche de l’aéroport. Autrement, à éviter, aucun intérêt. Observer la multitude de vieils occidentaux se payer les services de thaïlandaises, très peu pour nous. Nous avions pourtant délibérément choisi de ne pas aller à Pattaya même… Les immeubles sont très hauts, les prix élevés, la qualité pas au top. Nous avons cependant pu profiter d’une plage quasi déserte, d’une eau chaude et de passer encore un peu de temps avec les grands-parents. Nous passons la dernière journée tous ensemble en évitant de penser à leur retour en Europe. C’est étonnant cette capacité qu’a notre cerveau à éviter ou repousser au plus loin la prise de conscience de la séparation… Merci à vous Suzanne, Aloys et Michel pour ces moments vécus ensemble. (Nous demandons à chaque fois si c’est ok pour les personnes que nous mettions des photos où ils apparaissent. Pour respecter leur souhait, il n’y a volontairement pas de photos avec Suzanne et Aloys.) Nous reprenons la route vers le Sud, direction Koh Lanta. Wang Tako 28 November 2022 Anniversaire d’Esteban dans un lieu incroyable ! Martin, un thaïlandais de Bangkok, s’est installé ici et a construit des bungalows en forme de troncs d’arbre, se confondant merveilleusement dans la nature. Originellement, il a construit ses bungalows pour ses enfants afin qu’ils puissent bénéficier d’un logement lorsqu’ils viennent le trouver. La vue depuis la chambre est imprenable, véritablement un rêve. Nous avons l’impression de rêver, ou alors de nous trouver dans une chambre de luxe. Nous n’avons jamais eu une qualité pareille. Un endroit idyllique pour fêter ses 14 ans… que demander de mieux ? Le prix est élevé pour notre budget (40.- la chambre, donc 80.- en tout pour les 6). On avoue qu’à ce prix-là ce qui est proposé en vaut plus que la peine. Tout est parfait, la conception, l’originalité, le lieu, bravo l’artiste ! Koh Lanta 29 November - 8 December 2022 Nous retrouvons avec un immense plaisir la pension dans laquelle nous avons déjà séjourné lors de notre précédent périple. On adore ! Koh Lanta est à taille humaine et plutôt familiale. Nous avions eu un coup de coeur en 2004 et 2015 et l’avons toujours. Nous remontons les vélos au bord de la mer, dans une ambiance très détendue, avec tout ce qu’il faut pour se sentir bien. Peu de dégâts sur nos vélos, heureusement. Le phare arrière du vélo de Gégé est démoli, le reste, tout roule. Amalia et Esteban effectuent leur brevet de plongée. Ils prennent énormément de plaisir. Amalia est à chaque fois interpellée par le bruit qu’il règne sur la terre une fois sortie de l’eau. Sous l’eau, tout est calme, apaisant. Nous observons une multitude de poissons et de coraux. Nous nous rendons compte de la chance que l’on a. C’est merveilleux de passer tous ces moments de qualité avec nos jeunes, de vivre tous les jours avec eux, de partager ces instants que nous vivons pleinement et qu’il aurait été impossible sans franchir ce pas. l Trouvé (mais pas acheté au plus grand désarroi de Ludo) dans un petit marché à Koh Lanta… il y a des choses que l’on n’explique pas… Et maintenant c’est reparti à vélo. Nous avons longuement, très longuement hésité entre la direction du Sud pour la Malaisie ou la direction du Nord. Après analyse, prise en compte du danger de la route, de la mousson, nous avons opté pour le Nord, avec un prochain objectif : rejoindre Hanoï au Vietnam d’ici mars.
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Thaïlande - Partie 4

Phimai Surin et le festival des éléphants o Les éléphants en Thaïlande o Le dressage des éléphants : le phajaan (un enfer sur terre pour les éléphants) o Les éléphants d’aujourd’hui sont-ils bien traités ? (par Amalia) o L’utilisation des éléphants de nos jours (par Esteban) o Les éléphants thaïlandais en danger dû au COVID ? (par Ludo) o Le festival : déroulement o Faut-il y participer ou non ? Phanom Rung Jomtien Wang Tako Koh Lanta Phimai 17 November 2022 Découverte d’un temple khmer et d’un énorme banian (figuier d’Inde), sous lequel nous faisons une pause. Le riz collant tant apprécié. Et là… ça nous parle moins… Surin 18-21 November 2022 Nous arrivons à Surin, à nouveau en plein festival, celui des éléphants. Ce festival initié dans les années 60 est très apprécié et attendu des thaïlandais. Nous n’en connaissions rien. La région Surin détient un héritage du dressage d’éléphants. Et c’est là qu’on coince un peu (beaucoup même à vrai dire)… Sachant que le dressage a été une vraie catastrophe pour ces magnifiques pachydermes, on a de nombreux doutes sur le bien- fondé d’un tel festival et on se pose la question s’il faut assister ou non à cette fête, de peur de valider en quelque sorte le sort affligé à ces animaux magnifiques. Est-ce un festival à leur honneur comme nous avons eu l’information ou est-ce un show de l’efficacité du dressage ? Un peu d’historique… Les éléphants en Thaïlande Le pachyderme a toujours été dans cette région un allié pour la réalisation des travaux forestiers et ceux liés à l’agriculture. Avec la modernisation, la fonction de l’éléphant est passée petit à petit au divertissement touristique. Le dressage des éléphants : le phajaan (ou quand l’être humain fait subir des attrocités) Accrochez-vous bien… Le phajaan est une méthode rendant les éléphants sauvages dociles. Ce processus vise à soumettre l’éléphant, à briser son esprit en différentes étapes. Le moyen consiste à les anéantir, à les «écraser» en : les retenant en cage très serrée leur infligeant de mauvais traitements, châtiments corporels Cette méthode implique que le jeune éléphant soit séparé de sa mère, attaché dans une cage et ne puisse plus bouger, y compris sa tête. Ainsi, il est empêché de dormir, privé de nourriture. Son esprit est supposé être écrasé pour laisser place à la docilité car une réponse par la torture lui est donnée (à l’aide d’un crochet sur des parties sensibles) face à sa désobéissance. Il n’a donc aucune autre issue dans cette attrocité que d’accepter la dominance de l’homme et cela pour la vie car il ne voudra jamais que ces souffrances ne se reproduisent. Dios Mio… de quoi l’homme est capable… nous qui avons toujours refusé de nous rendre avec nos enfants dans des zoos ou des cirques utilisant les animaux, là… on en tremble... Nous avons vu que chaque cornac possède un de ces crochets. Hormis une seule fois (une fois de trop) où un cornac l’a utilisé sur un jeune éléphant qui s’était mis à cavalder partout, nous n’avons jamais vu les cornacs utiliser ces crochets de manière violente et espérons qu’ils ne le font plus. En même temps, on a l’impression que l’on se voile la face car s’ils ne le font plus, pourquoi auraient-ils encore cet objet dans les mains ? Nous espérions juste que cet outil ne soit plus utilisé de la sorte mais qu’il est là car les doigts du cornac sont trop légers pour que l’éléphant ne les sentent étant donné l’épaisseur de sa peau (c’est ce que nous avons raconté un thaïlandais il y a quelques années)… mais sommes-nous trop fleur bleue ? Veut-on se cacher la face ? Nous n’avons pas trouvé cette information durant notre séjour et avons dû la chercher sur le net. Les éléphants d’aujourd’hui sont-ils bien traités ? (par Amalia) Aujourd'hui, l'éléphant est toujours perçu comme un animal symbolique et mythique de la Thaïlande. Sa grandeur et sa masse sont très impressionnantes surtout lorsqu'on en voit en vrai. Malgré cela, leur mode de vie et la manière dont ils sont traités peuvent amener le débat. Des dressages violents où ils sont arrachés à leur mère et isolés dès leur naissance pour devenir une bête à touriste auraient malheureusement encore lieu... Cette technique de dressage heureusement n’est pas utilisée partout ! Il est important d'aller voir les éléphants en conscience et en connaissance sur la manière dont ils sont traités. De nombreux sanctuaires en Thaïlande respectent les éléphants. Ce sont généralement des éléphants qui ont travaillé et ont été racheté à leurs propriétaires qui les maltraitaient qui s’y trouvent. Dans ces sanctuaires, ils sont bien, étant en liberté, bien nourris et ne travaillent pas. Les touristes qui sont de visite peuvent les nourrir, marcher à côté d'eux et même les accompagner prendre un bain dans la rivière. L'argent dépensé dans ces sanctuaires est utilisé pour les éléphants et les personnes qui s'en occupent. Cet argent leur permet de vivre. Il est donc selon moi bien utilisé ! Le développement de ces sanctuaires augmente la vitesse de disparition des éléphants esclaves car 10 éléphants de plus dans un sanctuaire c’est plus ou moins 10 éléphants esclaves en moins. Les touristes sont également en sécurité dans ces sanctuaires puisque les éléphants sont bien traités, paisibles et heureux, ils ne risquent pas d'engendrer de l'agressivité envers les personnes autour d'eux. En Thaïlande il existe également des parcs nationaux. Il est possible, étant accompagné, de pouvoir y trouver des éléphants en totale liberté ! Les activités touristiques liées aux éléphants ne sont jamais très heureuses... Monter sur le dos d'un éléphant n'est pas source de plaisir pour celui-ci. Ayant le dos concave, le poids du panier dans lequel les touristes sont assis pèse lourd et avec le frottement cela peut engendrer des blessures ou des douleurs pour l'animal... Il faut donc arrêter ce petit plaisir et ne pas avoir recourt à cette activité, pour le bien de l'animal. En bref, un éléphant qui est dressé et qui obéit à la lettre à son dresseur a en général dû subir des techniques cruelles pour en arriver là. Il existe des exceptions mais elles sont malheureusement rares. Un éléphant est toujours accompagné de son cornac, celui-ci est son dresseur et ne le quitte jamais. Ils ont en général un lien fort qui les unit. Ils sont attachés l'un à l'autre mais il arrive parfois que le cornac utilise son éléphant pour des tâches fatiguantes, sous la chaleur étouffante. Ceci aussi est une torture pour l'éléphant... Donc malgré cet attachement que le cornac détient pour son éléphant ça ne l'empêche pas toujours de l'utiliser abusivement. Encore une fois, ceci n'arrive pas partout mais il est important de le souligner. L’utilisation des éléphants de nos jours (par Esteban) Aujourd'hui, sur environ 4’000 éléphants en Thaïlande, la moitié serait à l’état sauvage. En captivité une moitié est utilisée pour le travail en forêt et l'autre moitié pour des activités pour le divertissement touristique comme des balades, leur donner à manger ou pour faire des spectacles. 30% des visiteurs étrangers s'offriraient une balade sur leur dos ! Pour la Thaïlande c'est un énorme soutien pour l'argent. Les éléphants thaïlandais en danger dû au COVID ? (par Ludo) Je pensais/savais que le Covid toucherait les commerces ou les personnes moralement, mais jamais j’aurais pensé que les animaux pouvaient en être touchés. En effet, les éléphants et plus particulièrement ceux de Thaïlande ont été gravement affectés dû à leur importance dans le tourisme. Le 29 mai 2021, le zoo Siracha de Chon Buri a mis en vente 11 de ces éléphants pour la somme de 3 millions de bahts, ce qui représente environ 79'000 CHF par tête. Avant le Covid, le zoo générait des revenus importants grâce aux balades à dos d’éléphant et aux spectacles animaliers en tous genres. Mais il connait de graves difficultés financières suite à la fermeture des frontières en mars 2020 et est obligé de les vendre pour pouvoir rembourser les dettes. Malheureusement c’est la même histoire dans tout le pays, avec pas moins de 3'800 éléphants en captivité en Thaïlande, de nombreux dans des camps, des zoos ou des sanctuaires. L’isolement et la faim, voilà à quoi étaient soumis les éléphants durant la pandémie. Beaucoup de camps ont eu du mal à nourrir et prodiguer les soins nécessaires aux éléphants dû aux manques de fonds et ont dû malheureusement les abandonner. Edwin Wiek est le fondateur de Wildlife Friends Foundation Thailand, sanctuaire où 850 animaux y ont trouvé refuge. Selon lui, la situation est particulièrement critique au sud de la Thaïlande. « Quand je me rends dans ces camps temporairement fermés et que je vois l’était physique mental dans lequel certains éléphants sont, je viens à y penser qu’ils auraient plus de chance en étant morts. » dit-il a une interview au National Geographic. « Il est vraiment difficile de voir leur tête qui tremblent, leur comportement agressif. Ils sont vraiment affamés, vraiment, vraiment affamés. » concède-t-il. Depuis longtemps ce secteur rapporte une énorme masse d’argent à la Thaïlande. Les touristes qui débarquent du monde entier pour faire des balades en dos d’éléphant ou voir des spectacles déboursent entre 15 et 120 euros. Mais ces dernières années suite à la prise de conscience des méthodes de dressage cruelles, la création de sanctuaires permettent d’intégrer les éléphants dans des espaces verts et boisés. Anchalee Kalmapijit doit s’occuper de septante-trois éléphants hérités de son père. Mais nourrir tout ce beau monde n’est pas gratuit. En effet un éléphant mange en moyenne 130 kilos (principalement de l’herbe et des fruits frais) ce qui représente un coût de 13 euros par éléphant. Anchalee dépense donc environ 25'000 par mois seulement pour la nourriture sans compter les soins, les salaires des employés, etc… En avril 2021, elle a déjà emprunté pour un montant de 45 millions de bahts (1,2 millions de CHF). Elle s’est lancée dans un commerce alternatif en ligne afin de faire rentrer de l’argent. Elle s’est mise à vendre des t- shirts, du café, des souvenirs, … Le déroulement du festival Il a été très difficile de trouver des informations précises. Sur le net, nous avons trouvé des infos très contradictoires et sur place également. Nous nous sommes rendus à l’office du tourisme de la ville mais les jeunes dames ne parlaient pas anglais. La traduction via le natel a été possible mais très succinte. Nous sommes arrivés le vendredi matin et dès ce moment le festival a débuté par une procession de 300 éléphants qui marchent dans la rue entre la gare et la place principale (début vers 10h). Là, des étals de fruits sont à leur disposition. Avec notre regard critique, nous observons que les éléphants sont plutôt bien soignés et que chacun peut profiter de la nourriture à volonté. Ils ont une préférence pour (dans l’ordre) : - les concombres - les pastèques - les ananas - les cannes à sucre Le samedi matin vers 9h30 a lieu LE spectacle que les locaux attendent. Les billets se prennent sur place, dès 8h30. Il faut compter 250 baths par personne. Nous nous retrouvons dans les gradins du stade, heureusement dans le bon côté, celui qui se trouve à l’ombre. Le spectacle débute par un discours, puis par la reconstitution d’une bataille entre l’empire Siam et l’empire Birman. La seconde partie débute par la présentation d’éléphants sélectionnés (nous n’avons pas compris pourquoi ils sont sélectionnés) puis se poursuit par des épreuves . C’est là que nous commençons à nous crisper. Tirs à la corde (éléphants versus spectateurs), peinture, match de foot, le show a bien lieu. Ce n’est donc pas tant l’éléphant lui-même qui est célébré mais son dressage… En sortant du stade, nous sommes attristés, choqués par le comportement d’un jeune éléphant. Il balance sans cesse sa tête de gauche à droite, dans un mouvement épris de folie, comme vidé de vie. Faut-il y participer ou non ? Nous nous sommes posés la question avant et balancions entre l’information glânée qui nous disait que ce festival était là pour honorer les éléphants et la crainte que ce soit un show pour touristes. Il y a des deux. Nous savions que ce festival est prisé principalement des thaïlandais et non des occidentaux et espérions que cela suffise à simplement honorer ces animaux. Pendant de nombreuses années ce festival n’a jamais questionné personne. Bien que l’éléphant soit au centre de la fête, il y a également cette volonté de montrer et de faire-valoir le dressage. De ce que nous avons vu, il est certain que ce festival est enraciné et important pour les locaux et il n’est pas à remettre en cause (pour eux). Cependant, nous, touristes, avons le devoir selon nous de nous questionner sur l’impact du tourisme face à cette maltraitance. Une prise de conscience, des actes honnêtes sur sa manière de voyager et sur l’impact que certaines attractions touristiques peuvent avoir (balades à dos d’éléphants à bannir, visites de certains camps d’éléphants qui sont en fait un véritable enfer, show à proscrire…). Nous avons également vu des cornacs qui semblaient être très en lien avec leur éléphant, leur donnant des récompenses au bon comportement plutôt que de les torturer. Certains leur donnaient aussi des caresses. Donc, si nous avions su, nous ne serions pas allés au spectacle. Pour voir des éléphants en Thaïlande, nous conseillons de privilégier la visite de sanctuaire. Il est important lors de visite de sanctuaire, de se documenter et d’être certain que le lieu en question prenne soin de ses animaux car il y a de tout. L’Elephant Nature Park est un sanctuaire qui recueille les pachydermes maltraités et victimes du tourisme de masse. Ils vivent dans un environnement proche de ce qu’ils auraient à l’état sauvage. Depuis la fin des années 1990, de plus en plus de sanctuaires ayant une approche responsable et respectueuse des animaux fleurissent dans l’ensemble du pays. En voici quelques-uns : Elephant Nature Park : pionnier en matière de lutte contre le mauvais traitement des éléphants Baanchang Elephant’s Day Care : les bébés ne sont pas séparés de leurs mamans. Les éléphants surexploités dans l’industrie forestière illégale y sont récupérés. Lampang Elephant Hospital : hôpital pour éléphants de Lampang soignant des troubles allant du diabète aux blessures par balles. Phanom Rung 21 November 2022 Découverte de 2 temples khmers dont un est édifié sur un ancien volcan et dédié au dieu Shiva. Gaspard est souvent interpelé par les locaux pour être pris en photo avec eux. Petite pause avec un courant d’air que nous avons peu eu jusqu’à présent. Cours particuliers de maths pour Esteban… la grande classe. Jomtien 23 November 2022 Dernier lieu du périple avec les grands-parents, nous profitons de passer ces moments ensemble au bord de la mer. Honnêtement, nous avons choisi ce lieu pour l’unique motif d’être le plus proche de l’aéroport. Autrement, à éviter, aucun intérêt. Observer la multitude de vieils occidentaux se payer les services de thaïlandaises, très peu pour nous. Nous avions pourtant délibérément choisi de ne pas aller à Pattaya même… Les immeubles sont très hauts, les prix élevés, la qualité pas au top. Nous avons cependant pu profiter d’une plage quasi déserte, d’une eau chaude et de passer encore un peu de temps avec les grands-parents. Nous passons la dernière journée tous ensemble en évitant de penser à leur retour en Europe. C’est étonnant cette capacité qu’a notre cerveau à éviter ou repousser au plus loin la prise de conscience de la séparation… Merci à vous Suzanne, Aloys et Michel pour ces moments vécus ensemble. (Nous demandons à chaque fois si c’est ok pour les personnes que nous mettions des photos où ils apparaissent. Pour respecter leur souhait, il n’y a volontairement pas de photos avec Suzanne et Aloys.) Nous reprenons la route vers le Sud, direction Koh Lanta. Wang Tako 28 November 2022 Anniversaire d’Esteban dans un lieu incroyable ! Martin, un thaïlandais de Bangkok, s’est installé ici et a construit des bungalows en forme de troncs d’arbre, se confondant merveilleusement dans la nature. Originellement, il a construit ses bungalows pour ses enfants afin qu’ils puissent bénéficier d’un logement lorsqu’ils viennent le trouver. La vue depuis la chambre est imprenable, véritablement un rêve. Nous avons l’impression de rêver, ou alors de nous trouver dans une chambre de luxe. Nous n’avons jamais eu une qualité pareille. Un endroit idyllique pour fêter ses 14 ans… que demander de mieux ? Le prix est élevé pour notre budget (40.- la chambre, donc 80.- en tout pour les 6). On avoue qu’à ce prix-là ce qui est proposé en vaut plus que la peine. Tout est parfait, la conception, l’originalité, le lieu, bravo l’artiste ! Koh Lanta 29 November - 8 December 2022 Nous retrouvons avec un immense plaisir la pension dans laquelle nous avons déjà séjourné lors de notre précédent périple. On adore ! Koh Lanta est à taille humaine et plutôt familiale. Nous avions eu un coup de coeur en 2004 et 2015 et l’avons toujours. Nous remontons les vélos au bord de la mer, dans une ambiance très détendue, avec tout ce qu’il faut pour se sentir bien. Peu de dégâts sur nos vélos, heureusement. Le phare arrière du vélo de Gégé est démoli, le reste, tout roule. Amalia et Esteban effectuent leur brevet de plongée. Ils prennent énormément de plaisir. Amalia est à chaque fois interpellée par le bruit qu’il règne sur la terre une fois sortie de l’eau. Sous l’eau, tout est calme, apaisant. Nous observons une multitude de poissons et de coraux. Nous nous rendons compte de la chance que l’on a. C’est merveilleux de passer tous ces moments de qualité avec nos jeunes, de vivre tous les jours avec eux, de partager ces instants que nous vivons pleinement et qu’il aurait été impossible sans franchir ce pas. Trouvé (mais pas acheté au plus grand désarroi de Ludo) dans un petit marché à Koh Lanta… Il y a des choses que l’on n’explique pas… Et maintenant c’est reparti à vélo. Nous avons longuement, très longuement hésité entre la direction du Sud pour la Malaisie ou la direction du Nord. Après analyse, prise en compte du danger de la route, de la mousson, nous avons opté pour le Nord, avec un prochain objectif : rejoindre Hanoï au Vietnam d’ici mars.